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L A V I G E R I E . be
R.D.C. - SUD KIVU

A quand le bout du tunnel ?

Band n° 1/4 - 2015
dimanche 29 mars 2015 par W. Trypsteen, M.Afr. , Webmaster
[marron]Depuis maintenant 20 ans, la province du Sud-Kivu est restée le théâtre d’insécurité orchestrée par différents groupes armés nationaux et étrangers. Des efforts ont été déployés par les autorités nationales et la communauté internationale via la Monusco. Il s’agissait de renforcer l’autorité de l’Etat pour démocratiser les institutions. Certains groupes armés ont évoqué le manque de démocratie comme justification de leur lutte. Emmanuel Shamavu, directeur d’APRODEPED (Action pour la promotion et la défense des droits des personnes défavorisées), retrace les épreuves de la population du Sud Kivu durant les vingt dernières années.[/marron]  
Emmanuel Shamavu, directeur d’APRODEPED

En novembre 2011 ont eu lieu les élections législatives et présidentielles. Alors qu’en 2006 la population avait l’espoir que la démocratie renaissait au pays, cet espoir s’est estompé avec les dernières élections, marquées par des irrégularités à grande échelle. La population est restée convaincue que les résultats proclamés ne reflétaient pas sa volonté. Aujourd’hui, elle considère qu’elle subit le pouvoir en place. Ce sentiment reste vif pendant que la majorité présidentielle lance les débats sur la révision constitutionnelle. Au Sud Kivu, ce sujet occupe actuellement les discussions politiques dans les salons. Mais ces débats demeurent sans issue dès lors que la personne concernée par la révision de la constitution ne s’est pas encore prononcée.

DES CHAMPS VERS LES MINES

Alors que le Sud Kivu est connu pour être le grenier de l’Est du Congo, aujourd’hui il est devenu un champ de mines dans les deux sens du terme. Les populations ont dû abandonner leurs terres de culture à cause de la présence des groupes armées. Par ailleurs des entreprises minières s’y sont installées et des creuseurs ont occupé aussi le terrain.

L’exploitation artisanale des minerais devient l’activité clé sur place. Elle constitue actuellement la base économique des communautés locales. Mais, ces dernières sont victimes de plusieurs violations de leurs droits. D’une part, elles sont expropriées de leurs terres au profit des multinationales, et d’autre part, elles ne reçoivent aucune indemnisation. Ceci est dû à la faiblesse des textes juridiques, qui favorisent le droit minier par rapport au droit foncier.  
Des sacs de minerais remplacent maintenant les sacs de produits agricoles

LES PETITS SONT DÉLAISSÉS,
LES GRANDS PROTÉGÉS

Les multinationales ne respectent pas toutes leurs obligations contractuelles notamment en matières sociales et environnementales. L’Etat ne protège pas efficacement ces communautés. Au contraire, elles les malmènent avec des taxes multiples et illégales.
Les sociétés multinationales occupent de plus en plus d’espaces. De plus en plus elles privent les communautés locales de leur droit d’exploiter artisanalement les minerais. Or, selon la Constitution de ROC, elles ont le droit de disposer des ressources naturelles. Les instruments juridiques internationaux ratifiés par la ROC leur donnent aussi ce droit. Il y a le pacte international relatif aux droits civils et politiques, celui relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et la charte africaine des droits de l’homme et des peuples.

A LA CROISÉE DES CHEMINS
LA POPULATION NE SAIT PLUS À QUEL SAINT SE VOUER.

Aujourd’hui, on observe une insécurité criante dans la ville. Chaque jour des kidnappeurs enlèvent des personnes en exigeant des rançons. La nuit, des personnes sont assassinées dans plusieurs quartiers. La cause de cette insécurité réside dans la dégradation continue du tissu socioéconomique. Et pourtant, avec les travaux de réhabilitation des routes urbaines par le gouvernement provincial qui ont valu le nom de « CHUBAKA », c’est-à-dire le bâtisseur, au gouverneur de province, la confiance de la population au gouvernement provincial avait augmenté.

Les organisations de la société civile poursuivent leurs plaidoyers vis-à-vis des autorités publiques pour les amener prendre des mesures garantissant non seulement la sécurité à la population mais aussi son développement socioéconomique, mais c’est une lutte de longue haleine. On demeure donc loin du bout du tunnel !

Emmanuel Shamavu, Bukavu
30 novembre 2014.
 
A P R O D E P E D
[mauve fonce](Action pour la Promotion et la Défense des Droits des Personnes Défavorisées)[/mauve fonce],
partenaire de la FONCABA

C’est une ASBL d’inspiration chrétienne et apolitique. Elle intervient dans les domaines de la Justice et des Droits de l’Homme et s’engage au service de toute personne défavorisée sans distinction de race, de sexe, d’ethnie ou de croyance religieuse.

D’après FONCABA Karibu n° 156 décembre 2014
 

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