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Au Rwanda, la commémoration du génocide des Tutsi bouleversée par le confinement

mercredi 8 avril 2020 par Webmaster2

[bleu marine]La 26e commémorations du génocide commis contre les Tutsi au Rwanda débute ce mardi 7 avril. En raison de la pandémie de coronavirus, ce moment de recueillement national connaîtra, pour la première fois, de nombreux changements d’organisation.[/bleu marine]

« Aucune commémoration ne ressemble à une autre, mais celle-ci sera vraiment particulière. » C’est non sans un certain dépit que Jean-Damascène Bizimana, secrétaire exécutif de la Commission nationale de lutte contre le génocide (CNLG), boucle les préparatifs de la 26e commémoration du génocide des Tutsi au Rwanda.

Depuis le 22 mars, les autorités rwandaises ont placé la population en confinement pour tenter d’endiguer la propagation du Covid-19. Le Rwanda dénombrait 105 cas de contamination au 6 avril et les mesures d’isolement ont été renouvelées jusqu’au 19 avril.

Dans ce contexte, les autorités ont donc dû repenser entièrement l’organisation des commémorations, aussi bien au Rwanda que dans la diaspora.

Pour ce qui est du protocole officiel, une courte cérémonie inaugurale – « pas plus de 30 minutes », selon la CNLG – se tiendra au Mémorial de Gisozi, à Kigali, et sera marquée par un discours du président Paul Kagame. Le traditionnel cortège de la « Marche du souvenir » et la veillée au stade Amahoro, moment phare de cette journée inaugurale, qui inclut habituellement des témoignages de survivants, n’auront en revanche pas lieu. Ces deux séquences centrales seront respectivement remplacées par des talk-show et des débats. « C’est le programme que nous prévoyons, car il était impensable de ne rien organiser à notre niveau », précise Jean-Damascène Bizimana.

Au-delà du cérémonial officiel, l’épidémie de coronavirus est surtout venue chambouler un événement intime pour les Rwandais. « À l’échelle des quartiers, il y a notamment des causeries qui s’organisent au cours desquelles sont évoquées des souvenirs mais où l’on parle aussi de l’Histoire. Les commémorations sont des moments importants qui ne concernent pas seulement les rescapés », explique le rescapé Gervais Dusabemungu, un ancien bourgmestre de Nyarugenge, une commune de Kigali dont il a aussi été sous-préfet.

« En temps normal, c’est une période difficile pour les Rwandais. Mais cette année, les circonstances font que cette commémoration sera encore plus compliquée », explique Jean-Pierre Sagahutu. Rescapé du génocide, aujourd’hui fixeur dans le milieu du cinéma et pour l’industrie du tourisme, il va, pour sa part, devoir renoncer – au moins durant le temps du confinement – à son rituel personnel. Ces vingt-cinq dernières années, il avait pris l’habitude de prendre la route pour se rendre sur les différents sites où les membres de sa famille ont été tués entre avril et juillet 1994.

Voir en ligne : www.jeuneafrique.com

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