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L A V I G E R I E . be

Nouveaux défis pour la MISSION de l’Eglise (2e partie)

Feuilles Vertes Mai 2010.
jeudi 20 mai 2010 par G.Verbist, mafr., Webmaster
(D’après Mgr. Claude Champagne, OMI,
évêque auxiliaire de Halifax, Canada)

La NOUVELLE EVANGELISATION

Jean-Paul II parle de 3 champs de pastorale missionnaire entre lesquels il n’y a pas de barrières rigides :

  • 1 – La mission ad gentes : vers ceux qui ne connaissent pas le Christ et son Evangile
  • 2 – Les communautés où s’exerce une activité pastorale de l’Eglise.
  • 3 – Les baptisés qui ont perdu le sens de la foi vivante.

La « nouvelle évangélisation » n’est pas nouvelle parce qu’on annoncerait un autre Évangile, un autre Christ.

Elle est « nouvelle évangélisation »

- par ses méthodes
- par ses agents
- par l’ardeur


- A - Nouvelle par ses méthodes.

Nous préférons aujourd’hui utiliser les concepts de « symbole » et « artisan » pour désigner des personnes, membres de 1’Eglise.
Les évangélisateurs sont envoyés pour être des symboles de ce Dieu qui vient en Jésus, en rendant visible ce qu’il est en train de faire dans notre monde.

Nous sommes donc renvoyés à toutes les valeurs du Règne de Dieu mentionnées dans la vie de Jésus : le dialogue, la promotion humaine, l’engagement pour la justice et la paix, l’éducation et le soin des malades, l’assistance aux pauvres et aux petits, la liberté, le pardon, l’amour, le respect des autres (d’après Jean-Paul II)

En tant que nous sommes témoins (incarnation) de cet amour inconditionnel, gratuit, nous devenons symboles : nous rendons visible cet Esprit du Ressuscité à l’œuvre dans le monde. (Importance de notre conversion)
 
Si, en plus, nous faisons la promotion de ces valeurs du Règne de Dieu chez les hommes, nous devenons des artisans de ce Règne.
  • 1 / Aller vers l’autre...

Comment être à la fois « symbole » et « artisan » du Règne ?
D’abord franchir les distances psychologiques et sociologiques qui nous séparent de ceux à qui nous sommes envoyés : c’est un défi, une mort à des choses qui nous sont familières en Eglise pour nous ouvrir à un monde nouveau.
Cfr. St Pierre qui va chez Corneille (Actes 10.)

Aujourd’hui, l’Eglise centrée sur l’Europe et l’Amériques du Nord est en train de mourir à cette réalité occidentale, pour faire place à une Eglise universelle.
L’Eglise est poussée par l’Esprit à aller vers ce monde universel et cela entraînera sûrement une mort à une certaine façon d’être Eglise.

Une Eglise missionnaire ne doit pas nourrir une nostalgie par rapport au passé. Notre monde a ses forces et ses faiblesses comme les mondes d’autrefois.

Le Pape Benoît XVI dans sa première encyclique nous invite à jeter un regard d’amour sur ce monde. On est invité à accueillir les questions que portent nos contemporains. Ils ont besoin d’un regard d’amour dont ils ont tellement envie.
 
Parfois la présence sera la seule forme d’évangélisation possible (cfr.Charles de Foucauld suivis par les Frères et Sœurs de Jésus dans le monde : témoins silencieux de l’amour divin).
 
Notre monde demeure sensible à 1’attention, à la charité portée aux personnes (cf. Mère Teresa, Jean Vanier)
  • 2 / Entrer en dialogue

L’évangélisation se fait maintenant sous la forme du dialogue.
Paul VI l’a voulu ainsi (encycl. Ecclesiam suam)

Cela signifie la fin d’un monologue où nous avons pu avoir l’exclusivité de la parole.
On est ouvert aujourd’hui à apprendre de l’autre (Gaudium. et Spes n°44)

Le dialogue avec nos frères et sœurs de différents horizons est une méthode et un moyen en vue d’une connaissance et d’un enrichissement réciproque.
Le dialogue est lié à la mission et en est même une expression.

Le dialogue est demandé par le profond respect qu’on doit avoir envers tout ce que l’Esprit est en train d’opérer dans la personne humaine.
Ainsi, nous découvrons ces « semences du Verbe », ces rayons de vérité qui illuminent tous les humains. On peut les trouver dans les individus et dans les différentes communautés culturelles et religieuses de même que dans l’expérience humaine accumulée.

Le dialogue est fondé sur la foi, l’espérance et la charité.
L’expérience du dialogue nous renvoie à notre foi avec de nouvelles questions et nous permet de mieux comprendre certains aspects du Mystère chrétien.
Ce dialogue suppose qu’on demeure cohérent avec ses propres traditions et ses convictions religieuses.

Le dialogue doit se développer dans la vérité, la loyauté, l’humilité.
Dans le dialogue, on ne peut relativiser ce que nos partenaires dans le dialogue considèrent comme absolu. Il faut reconnaître la vérité et la bonté qu’on trouve chez les autres.
On ne peut affirmer la vérité et la bonté de notre foi en dénigrant celle des autres.
Le dialogue nous invite aussi à ne pas absolutiser ce qui est relatif dans notre propre foi.
Nous sommes invités à respecter la « hiérarchie des vérités » dans la foi dont nous voulons rendre compte.


L’Eglise s’est mise au dialogue, il y a maintenant plus de quarante ans.
Tous ses efforts n’ont pas été couronnés de succès.
Mais l’Esprit invite à poursuivre dans cette direction : tout un mur de méfiance construit au cours des siècles demande d’être mis à bas.
L’Eglise est convaincue qu’elle est entrée en dialogue avec le monde sous l’inspiration de l’Esprit.
C’est parfois la seule forme d’évangélisation possible.
 

Condamnés à vivre ensemble sur cette planète, le dialogue demeure essentiel.

C’est sûrement un des chemins vers le Règne de Dieu inauguré par Jésus, même si les fruits viennent à l’heure où Dieu le veut bien.

 

Il est important de se rappeler que l’agent de la conversion des personnes est bien l’ESPRIT SAINT, et non pas l’évangélisateur.

Nous ne sommes que d’humbles collaborateurs qui tentent d’enlever les obstacles à l’action présente de l’Esprit.

  • 3 / S’engager pour la justice.

Une autre manière pour nous d’être « symbole » et « artisan » du Règne de Dieu, c’est tout l’engagement pour la justice, pour la transformation du monde selon le projet de Dieu.

On peut penser ici à tout le domaine de l’enseignement social de l’Eglise
Cfr. le Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise,
par le Conseil Pontifical « Justice et Paix », 2005.

  • 4 / Partager la Bonne Nouvelle.

Puisque Dieu communique avec nous, nous sommes invités à communiquer les uns avec les autres.

Il faudra se rappeler que pour notre monde, on a beaucoup plus besoin de témoins que de maîtres, d’expérience que de doctrine, de vie et de faits plutôt que de théorie.
Il s’agit d’aider les personnes à se mettre en marche vers la plénitude du Règne de Dieu.

Notre Eglise apparait souvent plus dogmatique que vivifiante, plus contraignante que libérante, plus soucieuse d’orthodoxie que servante de l’Evangile.

  • 5/ Dans un langage signifiant pour les gens d’aujourd’hui.

Un pré requis pour que notre message soit compris et reçu, est de tenir compte de la culture des personnes à qui le message est adressé (l’inculturation).
 

- B - Nouvelle par ses agents.

Depuis Vatican II c’est l’ensemble des baptisés qui sont coresponsables de la mission. Il n’y a pas besoin de mandat spécial (comme au temps de l’Action Catholique).

Jean-Paul II insiste pour dire qu’il n’y a pas d’âge pour la mission ; tous sont appelés à être évangélisateurs dans une Eglise toute missionnaire (Christi fideles laici. N° 45 50)
 

- C - Nouvelle par l’ardeur.

Les évangélisateurs doivent être des disciples authentiques, qui vivent de la Bonne Nouvelle, qui en sont transformés, qui vivent de la paix et de la joie qu’elle produit.

- Conclusion

Le but de notre mission est de collaborer avec l’Esprit du Christ ressuscité,
Déjà à 1’œuvre dans notre monde, soutenant les personnes et les communautés dans leur marche vers la plénitude de ce Règne de Dieu, inauguré par le Christ, dans son mystère pascal.

Les disciples du Christ, membres de l’Eglise, reconnaissent cette mission d’être symboles et artisans de ce Règne de Dieu dans le milieu qui est le leur.

(Extraits de « theologia.fr » 2007)
Texte de l’exposé de Mgr Claude Champagne

L’indispensable dialogue

« Il y a certainement une base théologique à ce dialogue, sinon on ne s’y engagerait sans doute pas. Mais je crois que celui qui entre en dialogue assume simplement son humanité. Si l’on veut être pleinement homme, on ne peut pas ne pas voir celui qui se tient, autre, à côté de soi. Et cet autre n’est pas forcément un autre chrétien : il peut être hindou, bouddhiste, musulman, juif... (pour rester dans le cadre du dialogue interreligieux).
 
Le fait d’être un homme doué d’un sens religieux oblige le chrétien à entrer en dialogue avec tous ceux qui partagent ce sens là.
 
En ce qui concerne la base théologique du dialogue, ce qui est le plus important à souligner, c’est peut-être que Dieu nous a créés à son image et remplis d’une nostalgie qui nous tourne vers lui. ( ... ) Mais s’il est vrai que nous sommes tous habités par une sorte de nostalgie de lui... alors il est vrai que nous sommes de la même famille d’où l’impératif du dialogue.
 
Le fait que nous soyons tous créés à l’image de Dieu est donc le véritable fondement théologique de l’engagement du chrétien dans le dialogue avec les croyants de toutes les religions du monde ».
(Cardinal Danneels, dans le livre « N’éteignez pas le souffle ».)

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