Les chefs religieux du monde entier se rencontrent
RENCONTRE interreligieuse
organisée par Sant’ Egidio,
à Naples, durant 3 jours
(21, 22, 23 octobre 2007).
Thème : « Religion et culture en dialogue pour un monde sans violence ».
Premier jour
300 responsables religieux et politiques sont entrés dans le vif des débats sur la construction d’un « monde sans violence ».
Lors de cette première journée le pape a voulu lever les derniers doutes quand il a pris explicitement à son compte l’héritage interreligieux de Jean-Paul II.
Il a adhéré sans restriction à l’ « esprit d’Assise » dans lequel il voit le moyen de s’opposer à toute forme de violence.
« Le pape nous a beaucoup écoutés, sans jamais commenter » (Ezzedine Ibrahim)
Il y a eu une discussion animée entre trois participants – un juif, un catholique oriental et un musulman – invités à manger à la table de Benoît XVI.
Deuxième jour
Sept tables rondes sur le dialogue interreligieux sont organisées.
Les rabbins à chapeaux noirs croisaient les bouddhistes et shintoïstes en tenues colorées. Les popes orthodoxes en grand tenue se mêlaient aux cardinaux en clergyman.
Le cardinal Jean-Louis Tauran, prenant la parole, a précisé que « les religions ne font pas la guerre, ce sont leurs fidèles. »
Les hommes de religion ne sont pas concurrents, mais sont des partenaires dans la construction de l’humanité. « Le dialogue est plus qu’une conversation, c’est un acte social. Il est plus qu’une négociation pour résoudre un problème et qui se termine lorsque la question est résolue. Le dialogue est en réalité un pèlerinage et un risque. »
Le cardinal Walter Kasper (oecuménisme) du Vatican, a affirmé que l’homo religiosus est à l’écoute d’une parole qui ne vient pas de lui et qu’il considère néanmoins comme une clef et une lumière pour l’interprétation de son existence et de la réalité, contrairement à ce qui se passe dans la mentalité moderne.
Troisième jour
Les responsables chrétiens présents ont étudié la possibilité d’une réponse commune à la lettre des 138 responsables musulmans.
Pour clôturer ces journées tous les responsables de toutes les religions se sont rassemblés, chacun dans leur foi, pour poser ensemble un dernier geste de paix.
Image forte ! On a voulu témoigner que les religions sont facteurs de paix.
A entendre les nombreuses tables rondes les musulmans ont eu difficile à entrer dans ce dialogue. Le ton des représentants de l’islam tranchait avec le consensus affiché.
Les contradictions dans lesquelles vit aujourd’hui l’islam, devenu en partie religion porte-drapeau de causes politiques ou sociales, sont ressorties.
Les interlocuteurs musulmans donnaient souvent le sentiment d’une grande incompréhension.
Ezzedine Ibrahim, intellectuel des Emirats arabes unis a évoqué, sans jamais les citer directement, les USA, l’Afghanistan, la Somalie, l’Irak, pour la violence qui s’y passe.
De même, Mahdi Al-Khalissi a commencé par un plaidoyer contre la présence américaine en Irak.
Asma Benkada, chroniqueuse sur Al-Jazira, a pointé, de manière assez courageuse, tous les obstacles au dialogue : « Il est prématuré de parler de coopération dans la situation actuelle. Comment pouvez-vous imaginer qu’un musulman accepte le dialogue si on insulte le Prophète ? Pour dialoguer il faut la confiance. »
Conclusion par Rinaldo Piazzoni de la Communauté Sant’ Egidio :
« Lors des premières rencontres, orthodoxes et juifs se parlaient à peine. Ce qui a été facile maintenant. Les complications de l’histoire récente n’ont pas peu contribué à accentuer la perception par beaucoup d’une opposition radicale entre christianisme et islam et, aujourd’hui plus que jamais, il est nécessaire de rechercher une confrontation sereine, lucide et modérée entre les membres des deux religions. »
L’an prochain la rencontre aura lieu à Chypre.
d’ après Isabelle de Gaulmyn in LA CROIX 23/10/07 ;
sur internet, in Theologia, 24/10/07)
GROUPE RENCONTRE, par G.Verbist, mafr.
G.Verbist, mafr.
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