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Feuilles vertes - Septembre 2013

vendredi 13 septembre 2013 par G.Verbist, mafr.

Chevetogne, un monastère de réconciliation

Nous sommes à une trentaine de kilomètres au sud de Namur où, en 1939, des moines venus d’Amay (près de Liège) sont venus s’installer pour perpétuer l’intuition œcuménique de leur fondateur, Dom Lambert Beauduin, OSB (1873-1960). Il avait l’intuition que, pour parler avec les autres chrétiens, et spécialement avec les orthodoxes, il fallait les connaître de l’intérieur et savoir comment ils priaient. D’où ce monastère où cohabitent rites latin et byzantin et cette église russe traditionnelle. Une seule communauté avec deux liturgies différentes était une gageure. Aujourd’hui faire cohabiter 27 moines de 10 nationalités est, en soi, un signe d’unité.

[vert]UNE LARGE PART DU TRAVAIL DES MOINES EST CONSACRÉE Á L’ÉTUDE.[/vert]

« Le monastère est paradoxal. Ecclésiologiquement et canoniquement , il ne tient pas. Mais, fondamentalement, la division n’est pas mauvaise : le péché serait de se replier sur son identité. » ([mauve fonce]Père Cyrille, moine ici depuis 24 ans[/mauve fonce])

« Dans chaque famille il y a des frottements . Mais un diamant brille par frottement ! Á nous de nous convertir pour aimer le Christ dans l’autre. » ([mauve fonce]Dom Philippe Vanderheyden, abbé de Chevetogne[/mauve fonce])

Dès le départ, le fondateur a voulu qu’une large part du travail des moines soit consacrée à l’étude, et d’abord celle des autres chrétiens. D’où la [bleu]vaste bibliothèque de 200.000 volumes[/bleu]. « Je m’étonne chaque jour de ce que l’on a. Récemment deux étudiants de Saint-Pétersbourg sont venus trois mois pour un travail sur le monachisme pour lequel ils ne trouvaient rien chez eux. » ([mauve fonce]Père Antoine, bibliothécaire[/mauve fonce]). Le monastère conserve aussi un beau fonds d’archives telles celles du dominicain Jean-Marie Tillard ou de la théologienne orthodoxe Elisabeth Behr-Sigel. Un prêtre étudiant à la Grégorienne (à Rome) est venu pour éplucher une partie des archives du cardinal Willebrands, artisan de l’œcuménisme à Vatican II .

[vert]DES MOINES ENGAGÉS DANS LE DIALOGUE THÉOLOGIQUE.[/vert]

Autre pôle d’études important : [bleu]la revue Irénikon[/bleu]. Devenue, dès sa fondation en 1926, l’organe du mouvement œcuménique et forte aujourd’hui d’un millier d’abonnés dans le monde. « Son avantage est d’être portée par une communauté. Elle a le mérite d’avoir une certaine indépendance tout en étant loyale vis-à-vis de l’Église catholique. » ([mauve fonce]Dom Michel Van Parys, directeur de la revue[/mauve fonce]). Le monastère a toujours refusé tout prosélytisme. « A une époque Rome voulait que nous soyons des moines pour missionner. Mais Dom Lambert se refusait à cela. »

[vert]DIALOGUE DIFFICILE AVEC LES CATHOLIQUES.[/vert]

« Les difficultés actuelles du dialogue œcuménique viennent du fait que les orthodoxes ne sont pas convaincus de la sincérité des catholiques. Il faut créer un climat de confiance et ne pas jouer les rapports seulement au niveau diplomatique », explique Dom Michel qui se souvient avoir prêché sur l’unité devant l’ancien pape copte-orthodoxe Chenouda III. «  Cela, tu peux le dire parce que tu es aussi moine », lui avait lancé le patriarche égyptien.

[vert]UN DIALOGUE OUVERT Á TOUTES LES RELIGIONS.[/vert]

« Le problème, c’est que la méfiance revient tout le temps à cause de l’inconsistance ressentie entre le langage des catholiques et leur façon de faire », regrette le Père Thomas qui s’engage aussi dans le dialogue avec les anglicans. Dom Lambert ne s’est pas tourné seulement vers l’Orient chrétien. « Initiateur du mouvement liturgique, il a trouvé chez les anglicans une manière de célébrer qui lui faisait dire que, si une Église prie comme cela, elle n’est pas rien ». Le Père Thomas approfondit le travail avec les protestants.

« Les moments les plus forts sont souvent avec les Églises les plus éloignées. Il faut être capable de percevoir la requête du moment » insiste Dom Michel. Pour lui l’un des défis actuels est celui du dialogue avec les pentecôtistes. Il y a quelques semaines un des moines est allé donner un cours d’histoire spirituelle dans une faculté évangélique. Ils sont très attentifs à la vie chrétienne et à l’exigence de conversion et reconnaissent que leur expérience rejoint celles de l’Esprit Saint tout au long de l’histoire. Premiers pas d’un dialogue ?

(Les monastères de l’été 2013 - La Croix)
 

Adresse : rue du Monastère, 65, 5590 – Chevetogne. Tél : 083.21.17.63.
La revue IRÉNIKON – Abonnement : 53,00 €

[violet]G.Verbist, mafr.[/violet]
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