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Algérie

« Tout est à prendre à condition que vous, vous m’adoriez »

Témoignage
samedi 5 octobre 2013 par Jan Heuft, Webmaster

En Luc 4, 1-13 et Mathieu 4, 1-11 nous lisons comment Jésus fut conduit par l’Esprit dans le désert pour y prier et réfléchir pendant 40 jours. Et voilà que le Diable se manifeste pour l’emmener en des lieux situés plus haut afin de contempler tout ce qu’Il pourrait posséder s’Il l’adorait.

Cela me fait penser à notre société de consommation où les supermarchés, à chaque coin de rue, nous invitent à acheter tout ce que nos sens aimeraient posséder ou manger. Nous en sortons souvent avec des chariots débordant de choses dont nous n’avons pas vraiment besoin !

Dans le monde du sport, également, nous voyons le combat pour l’argent et la gloire. Tout est possible à condition d’avoir la possibilité physique ; dans le cas contraire certains ont eu recours à des produits chimiques, d’où les scandales de ces dernières années.

En politique ce n’est pas mieux. Nous sommes, assez souvent, témoins des combats acharnés de nos chefs politiques (parfois aussi religieux) pour rester au pouvoir. Tous les coups sont permis et nous y assistons « sans bouger » impuissants.

Jésus allait au désert. Là bas il n’y a rien, que du sable ou du rocher ! Moi-même j’y ai fait plusieurs séjours. C’étaient des moments extraordinaires : être seul face à soi-même ! Charles de Foucauld y a vécu le siècle dernier. Cela l’a emmené à des profondeurs spirituelles très belles. Dans une méditation splendide il prie : «  Je m’abandonne en toi, Seigneur (je perds mon âme en toi !) ». Beaucoup de ces disciples de ses différentes congrégations suivent encore son exemple, là où il a vécu, ou ailleurs.

L’Eglise en Afrique du Nord a connu des années de grande importance. Durant la colonisation et les premières années après l’indépendance, elle possédait de nombreux lieux de culte, écoles, hôpitaux et dispensaires. Elle est devenue toute petite avec seulement quelques milliers de fidèles et très peu d’églises et d’œuvres.

Son rôle aujourd’hui est réduit tout simplement à une présence humble. Etre là au milieu d’une société qui s’inspire de sources différentes mais valables. Le chrétien est là pour témoigner d’une autre voie vers Dieu en la personne de Jésus Christ. Parfois aussi pour faire chemin ensemble. Certains parmi nous sont allés jusqu’au don de leur vie. La foule, présente à leur enterrement dans une ville en Algérie, scandait : « Oui, vraiment c’étaient des hommes de Dieu ». On n’aurait pas pu leur faire un plus bel hommage !

Durant l’année qui vient de s’écouler, j’ai été invité à vivre seul parmi les habitants d’un quartier populaire d’Alger : un vrai privilège ! Nous avons tout partagé : un seul WC, un seul robinet et une seule cuisine, mais aussi les joies et les peines du jour : les mariages, les naissances et les décès. Tout se passait finalement dans une sorte de « patio commun » un couloir allant d’une chambre à l’autre. On s’y croisait mais aussi les chats, les chiens et les poules ! Malgré cela, il nous arrivait de nous interroger sur la foi musulmane et la foi chrétienne. Les questions de la croyance en Dieu y furent posées, en toute crudité, pas d’une manière théorique, mais, oh combien, collée à la réalité , parfois dure, de la vie quotidienne.

Cette vie partagée, cette manière de faire chemin ensemble, nous pourrions l’appeler « faire Eucharistie » parce que le pain y est partagé. Nous y rendons Dieu présent par ce que nous sommes en vérité. C’est en même temps un défi, un retour sur soi-même. Jésus, dans sa nature humaine, a du faire ce chemin durant ses 40 jours au désert.

Au fond il s’agit de l’essentiel de notre existence. Le «  pourquoi  » nous sommes crées. Des œuvres, des projets de développement, des écoles et des hôpitaux, des bibliothèques. Tout cela est bien beau et très utile, mais cela n’a pas de sens si ces œuvres ne témoignent pas de ce que nous sommes au plus profond de nous-mêmes.

Il s’agit aussi de la liberté intérieure (Jésus libérateur), loin du terrorisme ou du fondamentalisme qui sont si présents dans notre monde d’aujourd’hui. Certains courants religieux ou politiques pensent posséder la vérité et tentent d’imposer leurs visions. Ils ne laissent aucune place à l’intelligence et à l’Esprit. Or nous savons tous, que l’être humain à été créé à l’image de Dieu, capable de choisir librement entre le bien et le mal, entre croyance et non croyance.

En retournant dans le silence du désert, nous réduisant à l’essentiel, nous redécouvrons l’Esprit de Dieu. Charles de Foucauld, un saint de notre temps, nous y invite. Dans l’ancien testament, Isaïe chapitre 58 nous y invite également : l’essentiel nous procure souvent une certaine stabilité et nous rend heureux.

Alger le 25 septembre 2013.

Frère Jan Heuft, pb.

 

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