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Lien entre dialogue et annonce de l’Évangile

Relais PB Maghreb - Mai 2014
samedi 17 mai 2014 par Webmaster

[bleu marine]Un texte de base[/bleu marine] : [mauve fonce] 1 Pierre 3, 15b-16a. [/mauve fonce]

Dans la première épître de Pierre, nous trouvons cette affirmation : “[bleu] Soyez toujours prêts à justifier votre espérance devant ceux qui vous en demandent compte. Mais que ce soit avec douceur et respect, en ayant une bonne conscience. [/bleu]”

Le contexte ici est celui des chrétiens qui souffrent parce qu’ils sont insultés et maltraités par leurs concitoyens païens qui ne peuvent comprendre les changements « étranges » que l’Évangile a produits dans la vie des convertis, faisant d’eux des sortes d’inadaptés sociaux. Voilà un texte qui répond bien à tous ceux qui ne comprennent pas le lien intime qui existe entre dialogue et annonce.

Relisons-le car tous les mots sont importants.

“[bleu]Soyez toujours prêts[/bleu]”. Le “toujours” est essentiel comme pour les scouts !

Si l’Évangile fait brûler nos cœurs, comment ne pas essayer de le [bleu]partager avec celles et ceux qui nous le demandent[/bleu] ? Avec les personnes qui nous posent des questions sur notre foi, sur la manière dont nous la vivons ? Si nous sommes invités à ce partage, nous n’avons pas le droit de nous dérober. Ce que Pierre demande implique que nous ayons quelque chose à partager, des convictions. Cela veut dire aussi que nous soyons capable de dire notre foi, que nous ayons les mots, la théologie pour nous exprimer. Le catéchisme de notre enfance ne suffit pas. Exemples de certains catéchistes en Tanzanie qui refusaient d’aller enseigner la religion dans les écoles, parce qu’ils ne savaient pas comment répondre aux questions des collégiens.

Je me souviens que l’un des premiers livres de missiologie que j’ai lus était celui du P. Dournes, des Missions Étrangères de Paris (MEP) qui avait été envoyé au Vietnam dans la forêt. Dans son livre[mauve fonce] Au plus près des plus loin[/mauve fonce], écrit en 1969, il expliquait qu’un bon missionnaire de brousse devrait avoir le même bagage théologique qu’un prédicateur de Carême à Notre-Dame de Paris.

Le dialogue interreligieux suppose d’avoir de bonnes fondations chrétiennes, bibliques, théologiques et de les cultiver par une formation permanente et des lectures. On ne peut en rester avec ce que l’on a appris au noviciat ! Le monde change et nous devons le suivre pour pouvoir répondre à ses questions. C’est vrai qu’il n’est pas toujours facile d’ouvrir un livre de théologie quand il fait 40 °C à l’ombre ou après une journée de travail fort chargée. Mais des temps de renouvellement et d’approfondissement sont nécessaires. Un discernement s’impose dans les mandats que nous avons reçus.

[bleu]Douceur et respect[/bleu], voilà deux attitudes fondamentales pour engager le dialogue interreligieux. Qu’on le veuille ou non, le passé des missions catholiques dans le monde a été très souvent lié à la conquête. Les missionnaires, sûrs de leur supériorité raciale, culturelle et spirituelle, ont imposé leurs vues, leur façon de penser et parfois violemment. On a brûlé ce qui était considéré comme païen, on a piétiné des terres sacrées. Heureusement, il y a eu des exceptions. Il n’en reste pas moins que le regard et surtout l’âme des personnes est demeurée blessée. Dans le milieu des années soixante-dix, un prêtre camerounais avait écrit et publié un article retentissant sur la “démission” ou le retour en bon ordre des missionnaires dans leur pays d’origine qui lui semblait la meilleure solution à cette époque-là.

On ne peut pas refaire le passé, et les erreurs de certains de nos frères et sœurs ne sont pas notre responsabilité directe. Mais nous devons apprendre de l’histoire pour éviter de répéter les mêmes erreurs. Douceur et respect ne sont pas synonymes de faiblesse, de mollesse. Ce sont, au contraire, des attitudes positives de personnes à l’écoute des autres. Le manque de respect est souvent lié à l’ignorance. Quand on vit et travaille dans une autre culture que la sienne, on peut faire des bévues car une chose possible dans une culture peut être choquante dans une autre. Il faut apprendre. La vie communautaire interculturelle est une bonne école. Il en est de même avec le dialogue interreligieux. Certains signes religieux peuvent offenser des personnes dans un autre milieu. La douceur dont parle l’épître de saint Pierre revêt une importance encore plus grande aujourd’hui où la violence surgit dans des conflits dont la dimension religieuse est bien présente comme en Inde ou au Nigeria.

En assimilant l’islam au terrorisme international, un bon nombre de personnes, et parmi elles des religieux et religieuses, diabolisent la foi de millions de personnes qui [bleu]ne demandent qu’à vivre en paix[/bleu]. S’il existe bel et bien un terrorisme islamiste, il faut se méfier de faire des amalgames dangereux. De même, si certains partis politiques, en Inde par exemple, essaient d’instrumentaliser la religion à des fins politiques, cela ne signifie pas que l’hindouisme est une religion de violence et de pouvoir.

Le dialogue interreligieux est une invitation et une mise en œuvre du ministère de la réconciliation dont parle Paul : “[bleu]Tout vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par le Christ et nous a confié le ministère de la réconciliation.[/bleu]” [mauve fonce](2 Cor 5,18)[/mauve fonce]

Gérard Chabanon,
Ancien supérieur général des Pères Blancs (2004 — 2010)
Texte extrait du Petit Echo n°1049
 

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