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L A V I G E R I E . be
Les "Pères" de l’Afrique

Kenneth Kaunda (Zambie)

Band 4/4 - 2014
lundi 15 décembre 2014 par W. Trypsteen, M.Afr. , Webmaster

Kenneth Kaunda, né le 28 avril 1924, est le fils d’un pasteur émigré du Malawi. À ce titre, il est aussi l’un des rares noirs à bénéficier d’une éducation scolaire, car à l’époque toutes les écoles sont dirigées par les missionnaires, l’administration coloniale ne voulant pas développer l’instruction publique.

En 1949, Kaunda rejoint le Congrès national africain (A.N.C., African National Congress), première grande organisation anticoloniale de Rhodésie du Nord, et en devient le secrétaire général au début des années 1950. Suite à une querelle interne, il quitte cette formation en 1959 pour former le Congrès national africain de Zambie, emmenant à sa suite une grande partie des cadres de l’organisation.
Présidant cette nouvelle entité, Kaunda s’oppose par la désobéissance civile à la Fédération d’Afrique centrale créée en 1953 et regroupant les trois colonies (Rhodésie du Sud (Zimbabwe), Rhodésie du Nord (Zambie), Nyassaland (Malawi), constatant que l’autorité revient à une minorité de Blancs. (Le gouvernement britannique finira par renoncer à la Fédération qui sera dissoute en 1963.)

Kaunda est emprisonné, avec d’autres militants. Il devient ainsi un héros national et le chef de file du mouvement indépendantiste naissant. Libéré le 8 janvier 1960, Kaunda est bientôt élu président du Parti uni de l’indépendance nationale (U.N.I.P., United National Indepen-dence Party), formé quelques mois plus tôt. En décembre, les autorités coloniales invitent Kaunda et plusieurs autres dirigeants de l’U.N.I.P. à participer aux discussions sur le statut des trois colonies à Londres. Au début de 1961, le gouvernement britannique annonce que la décolonisation officielle de la Zambie va commencer.

Aux élections de janvier 1964, dans le cadre de l’autonomie interne, le parti de Kaunda (Parti uni de l’indépendance nationale : U.N.I.P.) enlève 55 des 85 sièges de l’Assemblée sur le thème « un collège, un peuple, un pays ». La voie lui est ouverte pour négocier l’indépendance et en assumer les responsabilités. Cette indépendance sera déclarée le 24 octobre 1964.

Kaunda instaure une dictature à parti unique dès les premières années de l’indépendance. Il fait de l’UNIP le seul parti politique autorisé au motif d’éviter l’éclatement du pays, chacune des 70 ethnies étant représentées par une formation politique. Le système de parti unique est lancé afin « d’intégrer toutes les tendances ». Le régime est d’obédience marxiste, les mines et le chemin de fer sont nationalisés et les fermes collectivisées, ce qui provoque un déclin de la production agricole, la mentalité paysanne étant mal adaptée à la collectivisation.

L’ancienne Rhodésie du Nord était exploitée économiquement par le Royaume-Uni et la Rhodésie du Sud. Kaunda fait construire le barrage de la Kafue pour ne plus dépendre du charbon rhodésien : ne pouvant exporter son minerai par l’Angola en pleine guerre civile, ni par le Congo-Kinshasa, à l’infrastructure insuffisante, et boycottant la Rhodésie, le chemin de fer, appelé Tan-Zam, est étendu jusqu’à Dar es Salaam en Tanzanie grâce à des capitaux chinois.

Enfin la priorité est donnée à l’enseignement et le taux de scolarisation augmente rapidement.

Le système de parti unique et la nationalisation de l’industrie minière amènent une énorme corruption dans l’administration, entrainant l’inflation et plusieurs dévaluations monétaires. L’État prend des crédits faramineux auprès des banques étrangères, endettant les générations futures. Le pouvoir d’achat des Zambiens s‘effondre, entrainant grèves et manifestations dans tout le pays.

Battu au scrutin présidentiel du 2 novembre 1991, il quitte le pouvoir au profit du syndicaliste Frederick Chiluba. Cependant, une sourde lutte s’engage avec son successeur. Il sera emprisonné quelques mois en 1997 sous prétexte d’être mêlé à un coup d’État. Il est déchu de sa nationalité par la Cour Suprême en avril 1999.

(D’après des sources diverses
‘Voix d’Afrique’ n° 104.)
 

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