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missionnaires d’afrique

L A V I G E R I E . be

Le Père Karel Stuer

jeudi 18 décembre 2014 par J.V.
  Bruxelles, le 16/12/2014

Chers confrères et chers ami(e)s d’AMANI,
 
Hier soir, lundi 15 décembre, quelques minutes après 9 heures, notre confrère
 
Karel Stuer


s’est éteint doucement à la clinique Saint-Michel, après dix semaines d’hospitalisation. Plusieurs confrères lui avaient rendu visite pendant la journée, sa cousine qui le veillait fidèlement depuis des semaines venait de le quitter et deux dames d’AMANI, Eulalie et Bernadette, priaient près de son chevet.

Karel est né à Merksem, près d’Anvers, le 26 octobre 1930, dans une famille très chrétienne. Son père était professeur de musique. Il fit ses études secondaires chez les Jésuites au collège Saint Xavier à Borgerhout. Au collège il était préfet de la Légion de Marie et chef du mouvement estudiantin, la K.S.A. En septembre 1951 il entra chez les Pères Blancs à Boechout. Suivit alors le noviciat à Varsenare et le scolasticat à Heverlee, où il prononça son serment missionnaire le 7 juillet 1957 et fut ordonné prêtre le 6 avril 1958 par Mgr. Daubechies. Ses formateurs le décrivent comme un homme très sensible, sympathique, agréable, délicat et doué pour les relations. Il jouit d’un jugement équilibré, d’un esprit d’initiative et dispose d’un réel talent musical.

Nommé au Congo, en Ituri, il prend l’avion le 6 mai 1959 et s’établit à Essebi pour l’apprentissage de la langue, le Logbara. En février 1960 il fait partie de l’équipe fondatrice de la paroisse d’Aru, où il devient curé en juin 1963. "Jeune supérieur qui aurait eu besoin encore d’un guide sûr et ferme", note le père Vereecke, régional, car il risque "de se laisser entraîner par son bon cœur". En 1964 Aru est touché par la rébellion et les pères doivent quitter la région. Karel se réfugie en Uganda et rend pendant quelques mois service dans des villages logbara, situés aux alentours de Vvumba, dans l’archidiocèse de Kampala, que nos confrères de Vvumba ne desservent pas, ne connaissant pas cette langue.

De retour à Aru, la paroisse ouvre une école secondaire. Karel, qui est toujours curé, y donne quelques cours, ce qui lui permet de rentrer en Belgique tous les trois ans aux frais de la coopération belge. Un événement plutôt bizarre eut lieu en décembre 1967. Devant se rendre à Kampala pour y chercher une voiture, Karel se fait accompagner d’un chauffeur. La sœur de ce dernier se trouvait en Uganda dans un camp de réfugiés à Kitgum. Leur père étant gravement malade, nos deux voyageurs se rendent au camp dans l’espoir d’obtenir la permission pour la dame de rendre visite à son père. Ils sont arrêtés tous les deux. Karel est accusé d’être entré dans le pays sans visa (ce qui n’avait encore jamais posé problème), d’avoir pénétré dans le camp sans permission écrite (en fait, il y cherchait un peu d’ombre, car le soleil tapait fort) et d’avoir collaboré à un départ non-autorisé d’une personne du camp. Ni l’intervention de l’archevêque de Kampala ni celle du consul de la Belgique ne purent empêcher une condamnation à deux mois de prison. Il fut libéré le premier février 1968 et reprend son travail à Aru. En juin 1975 il est élu conseiller régional. En 1981 il s’occupe des réfugiés ougandais, qui se sont réfugiés en RDC suite au conflit Amin Dada-Obote-Museveni. Il construit et lance un centre de formation et accompagne plusieurs projets de développement.

En 1981-1982 Karel passe plusieurs mois en Belgique pour un traitement chimio de la glande thyroïde. On découvrira plus tard que le cancer avait aussi atteint les os… Puisqu’un suivi médical s’impose, une nomination en Belgique lui est proposée. En avril 1983 Karel fête à Antwerpen ses 25 ans de sacerdoce. Le même mois il repart en Ituri, un peu contre l’avis des médecins. Il retourne d’abord à Aru, mais la collaboration avec les confrères s’y avère plutôt difficile, Karel étant là depuis plus de vingt ans et ayant beaucoup d’influence.

Cela étant, et pour dépanner Mgr. Runiga il accepte le poste d’économe général du diocèse de Mahagi. Il occupera ce poste pendant moins de deux ans, et encore entrecoupés d’un contrôle médical en Belgique. Le régional de l’époque, le père Gayet, écrit au provincial de Belgique : "Demain Karel va partir, l’âme en paix, avec la conscience du devoir accompli. Karel a été admirable de courage et d’énergie, et il a beaucoup réalisé. Il a été pour Monseigneur Runiga plus qu’un économe général, mais un ami, un confident." Fin juin 1984, après 26 ans de présence active, Karel quitte le Congo.

Début décembre 1984 Karel reçoit du Cardinal Danneels sa nomination officielle, libellée comme suit : "Karel Stuer, père blanc, est chargé de la pastorale des familles africaines à Bruxelles, en collaboration avec le Père Laurent Dauwe, aumônier des étudiants africains". Il était canoniquement délégué pour les mariages d’Africains dans l’archidiocèse. Karel s’installe pendant quelques mois à la rue de Linthout. Cette maison se prêtant difficilement aux nombreuses visites et réunions, Karel cherche d’abord du côté de la paroisse St-Boniface à Matonge (dont le curé l’introduira à la ’Maison africaine’) et finit par s’installer chez les Religieuses de la Sainte Famille (Helmet) à la rue Chaumontel, où il habitera 27 ans.

Il reçoit un modeste budget de la Province pour dépanner financièrement certains Africains en difficulté. Ses premiers engagements : visites aux familles et célébrations liturgiques de tout genre. Petit à petit lui vient l’idée d’un projet plus structuré et d’une communauté où les confrères seraient prêts à aller visiter des familles africaines. Le 22 février 1990 les Pères Blancs créent l’asbl [bleu]Espaces Libres Africains[/bleu]. Karel devient le premier président de l’association et un autre membre fondateur, le père Jean de Roovere met une maison, sise rue du Noyer (où des étudiants africains se réunissaient déjà) à leur disposition : le Centre Amani est né. Karel rénove et repeint la maison avec l’aide de volontaires africains. Sous sa direction le Centre développera tout un éventail d’activités : baptêmes, mariages, services funèbres, jubilés de mariage, chorales, cours d’alphabétisation, cours de rattrapage, préparation au jury central, banque alimentaire, bourses d’études, une troupe scoute, bibliothèque, excursions… Des salles de réunions sont disponibles. Des permanences sont organisées et divers conseils dispensés aux nouveaux venus. Un bulletin est publié : Amani-Info. La collaboration avec le vicaire épiscopal responsable est excellente.

Combien de familles africaines Karel a-t-il visitées, suivies, accompagnées et soutenues dans l’adversité mais aussi dans les moments heureux ? L’homme au cœur d’or était apprécié pour sa générosité et la qualité de son écoute. Lors de son jubilé de 50 ans de prêtrise, un des orateurs disait : "Le Père Karel vit avec nous, il partage nos joies et il pleure avec nous quand nous versons des larmes…" A cette occasion Karel était entouré de catholiques, de protestants, de Kimbanguistes, de gens non pratiquants et de bien d’autres personnes issues de divers horizons.

Karel restera à la tête d’Amani jusqu’en 2007. Il sera alors remplacé par un jeune confrère, le Père Andrew Anab, mais restera actif au Centre et en dehors.

La maladie le mine de plus en plus, lentement mais sûrement. Il doit se reposer souvent. En juillet 2013 il rejoint la communauté de la rue de Linthout. Quand il se sent moins bien, il peut aller se reposer chez sa cousine par alliance, Hilde, qui devient un peu son ange gardien. Le 9 octobre Karel est hospitalisé à la clinique Saint-Michel à Bruxelles. Malgré les efforts des médecins, Karel meurt le soir du 15 décembre.

  La liturgie d’adieu aura lieu le samedi 20 décembre 2014 à 11 heures en la Basilique du Sacré-Coeur de Koekelberg (parvis de la Basilique 1 – 1081 Koekelberg). L’inhumation aura lieu au cimetière des Missionnaires d’Afrique à Varsenare.

Les confrères sont priés d’apporter aube et étole blanche.

 

Le parking se trouve à l’intérieur du domaine de la Basilique, du côté de l’avenue Charles Quint. La station Métro la plus proche est Simonis, d’où on met 15 minutes à pied, en traversant le parc qui précède la Basilique du côté de la ville. A l’entrée du parc, à gauche, on peut aussi continuer en tram. Aucune collation n’est prévue après la cérémonie.

 
Jef Vleugels
 

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