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Sud-Soudan

Sud-Soudan, l’espoir trahi

Editorial (Africana n°192 – 2018/06)
jeudi 6 septembre 2018 par Webmaster

Beaucoup d’entre nous sont préoccupés par la situation catastrophique au Sud-Soudan durant ces six premières années d’indépendance politique.

Le titre – « Sud-Soudan, l’espoir trahi » – du rapport de ce numéro, écrit par le Père Bartolomé Burgos, témoin oculaire depuis plusieurs années du désir d’indépendance des Soudanais du Sud, reflète parfaitement le sentiment de déception de beaucoup d’entre nous. Le premier voyage de ce jeune pays sur la voie de l’indépendance conduit à la conclusion que nous sommes face à un pays en faillite : une économie qui disparaît au profit de ceux qui font la guerre, une vie politique empoisonnée par l’ambition du pouvoir, une coexistence blessée par la haine ethnique, la famine, l’exode de plusieurs millions de personnes déplacées, la mort de 300 000 personnes et l’échec total de certains indicateurs de base du développement, tels que l’éducation et la santé. Bref, la trahison des espoirs de 12 millions de Soudanais du Sud.

Les causes de cette situation, comme toujours, sont complexes.

Notre rapport met l’accent sur les aspects ethniques, l’ambition de pouvoir, le faible développement politique, social et religieux du pays au cours des années qui ont précédé la déclaration d’indépendance. En ce qui concerne l’auteur du rapport, il pense personnellement qu’au Sud-Soudan, il y a toujours eu un manque de sentiment d’appartenance à une nation. Le sud du pays est constitué d’une multitude de groupes ethniques et de langues différentes, peut-être plus d’une centaine, conscients seulement de leur personnalité tribale. Les peuples du Sud n’ont jamais eu le même sentiment national. Certains groupes ethniques, comme les Dinkas et les Nuers, se détestent depuis des siècles. Cette hostilité ethnique est perçue même au sein des communautés chrétiennes, au point qu’il est parfois difficile de prêcher le précepte de l’amour dans certaines de leurs assemblées.

Cependant, il y a de l’espoir à l’horizon : la société civile est préoccupée par la nature endémique de la guerre dans le pays. Un mouvement, appelé « Ana taban », qui signifie « je suis fatigué » en arabe local, exprime le sentiment de lassitude d’une grande partie de la société.

La célébration de la « Journée internationale Nelson Mandela », promue par l’ONU le 18 juillet de chaque année, est un exemple d’un homme politique qui a combiné les vertus nécessaires à la bonne gouvernance : le sens du bien commun, la capacité de dialogue, le respect de l’égalité de tous, la recherche de la réconciliation et l’inclusion de toutes les sensibilités. Sans eux, il est impossible de vivre ensemble.

  Agustín Arteche Gorostegui, M.Afr.
Madrid – « Africana » – n° 192 – juin 2018

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