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Un missionnaire italien pris en otage au Niger
[marron]Ce prêtre de la Société des Missions africaines a été capturé dans sa propre habitation dans la nuit entre le lundi 17 et le mardi 18 septembre. Des sources du diocèse de Crema dont est originaire le Père Pierluigi Maccalli affirment que le prêtre capturé à Bomoanga, au Niger, est vivant.
Un groupe Peul est soupçonné d’avoir organisé cet enlèvement.[/marron]
Après son congé en Italie il était là depuis une semaine. Il y a longtemps de cela que [bleu]le Père Pierluigi Maccalli[/bleu] était ‘otage’ du peuple gourmanché, établi dans cette portion du Niger. Le village où il opérait depuis 2007, Bomoanga, n’est nullement mentionné dans les cartes géographiques de la région. Des ‘maisons éparpillées’, c’est ainsi que l’on pourrait définir les cours des cases en terre qui observent l’enceinte de la mission où il vivait, jusqu’à ce lundi, le 17 septembre à 22 heures.
Il était un otage de la mission qu’il a vécu auparavant en Côte d’Ivoire, en Italie son Pays et puis au Niger jusqu’à cette date. Les paysans, invisibles pour la plupart, d’origine frontalière, en partie ouverts à la foi chrétienne, sont les facteurs qui l’on ligoté à cette terre de sable. Il le disait depuis son arrivée : dans cette mission-ci il faut ‘durer’, si l’on veut récolter des fruits un jour.
Le premier fruit c’est lui-même. Il a été ‘récolté’ dans sa chambre, ouverte 24 heures par jour pour accueillir les malades, les nécessiteux et ceux qui pleuraient. Il n’était donc pas étrange que, cette nuit-là, quelqu’un frappe à sa porte et que le Père lui ouvre sans aucune crainte malgré les tensions remarquées dans la région. On était au courant que des groupes armés étaient déjà installés et qui ‘conseillaient’ les habitants de la place, tout à fait innocents par rapport au terrorisme croissant.
Fatalisme peut -être, distraction, habitude de la souffrance et d’autres facteurs rendent les paysans méfiants et plus renfermés que d’habitude. Il existe des groupes traditionnels d’auto défense, nés avec l’objectif de contraster la criminalité des ‘coupeurs de routes’, mais personne n’osait imaginer qu’une chose lointaine comme le ‘djihadiste’ aurait pu s’infiltrer parmi eux. Le Père Pierluigi était juste retourné du Pays et il connaissant à peine ce qui se tramait dans la zone qu’il connaissait bien. Il y était comme chez-lui.
Si l’enlèvement se confirme dans le temps, alors il s’agirait du huitième otage que le sahel garde entre ces sables mouvants. Le dernier c’était un opérateur humanitaire allemand, enlevé l’avril passé à la frontière du Mali, la même grande zone où opèrent les groupes armés en question.
Pierluigi se sentait comme otage de son peuple. En particulier des enfants malades qu’il amenait chaque deux semaine en ville pour qu’ils soient soignés. Il s’occupait aussi des enfants mal nourris. Il a organisé aussi des évacuations internationales afin d’opérer les enfants qui n’auraient pas pu l’être sur place. Pierluigi était aussi otage des jeunes, des adultes et des familles qu’il avait commencé à réunir et accompagner spirituellement.
Il avait ensuite fait construire ce qu’il appelait [bleu]‘ La Basilique de Bomoanga’[/bleu]. Il justifiait cela en raison des pauvres à qui l’église appartenait. Ces derniers étaient les ‘rois’ ce que le mot basilique signifie. C’était la basilique des pauvres.
Il existe donc une certaine continuité entre les deux situations. Il était déjà otage et maintenant cela se note davantage. Parce que, au fond, toute véritable mission n’est rien d’autre que se faire otage des pauvres et de l’évangile. C’est d’ailleurs ce que Dieu a fait avec lui en le prenant comme otage.
L’espérance pourra être enlevée, amenée ailleurs, emprisonnée ou abandonnée. Mais pas plus de trois jours.
Niamey, 18 septembre 2018 Mauro Armanino, Société des Missions Africaines |
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