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Togo

« La religion joue un rôle majeur en matière de cohésion et de paix »

Aimé Adi
mercredi 19 juin 2019 par Webmaster

[marron]À Lomé, le Conseil épiscopal Justice et Paix du Togo organise les 11 et 12 juin un colloque sur le thème « Religion et institution de la République. »[/marron]

[marron]En marge de cette rencontre, La Croix Africa a rencontré [bleu]Aimé Adi,[/bleu] directeur d’Amnesty International au Togo, un des principaux intervenants.[/marron]

[bleu marine]La Croix Africa :[/bleu marine] Quelles sont les responsabilités des confessions religieuses dans un pays en quête de paix ?

[marron]Aimé Adi :[/marron] La religion joue un rôle important en faveur de la cohésion et de la paix dans un pays comme le Togo où presque chaque citoyen pratique une religion, qu’elle soit monothéiste ou traditionnelle. Dans ce contexte, les responsables religieux sont souvent très écoutés et respectés par les citoyens.

Ce rôle se manifeste dans divers domaines tels que l’édification des consciences à travers les messages de non-violence, du vivre-ensemble. Dans ce sens, le combat contre l’ethnocentrisme est un défi dans un pays comme le Togo. Le lieu de culte est ainsi le premier espace où se vit la diversité : origines, idéologies, cultures, etc.

Quelle devraient alors être les relations entre les religions et les institutions étatiques ?

[marron]Aimé Adi :[/marron] Ce sont les institutions étatiques dirigeant la société qui doivent se donner les moyens nécessaires pour sauvegarder la paix. Et comme les confessions religieuses sont une composante essentielle de cette société, l’on doit trouver des canaux de dialogue afin que le travail sur les consciences réalisé dans les différentes religions puisse continuer au profit du plus grand nombre.

Il faut aussi une relation de coopération entre religion et État. L’on a vu parfois le rôle joué par les religieux dans les situations de conflit ou post-conflit. C’est le cas au Togo et dans d’autres pays d’Afrique, lorsque des religieux sont sollicités pour apporter leur contribution dans la gestion des crises sociopolitiques : la présidence des conférences nationales dans plusieurs pays d’Afrique par des évêques ou des commissions Vérité et réconciliation.

C’est ainsi qu’au Togo, l’évêque d’Atakpamé, Mgr Nicodème Barrigah-Benissan, a été sollicité pour diriger la commission Vérité Justice et Réconciliation qui a permis de faire la lumière sur les violences à caractère politique dans le pays.

Mais il y a le risque d’instrumentalisation des religions par les politiques…

[marron]Aimé Adi :[/marron] La coopération religion/État n’est pas sans risque. Parfois des politiques tiennent des discours ou commettent des actes graves, puis en appellent aux confessions religieuses pour justifier leurs actes ou appeler au calme. Par ailleurs, l’on utilise la voix des religieux pour soutenir des décisions politiques. D’où la nécessité de savoir discerner le bon grain de l’ivraie.

Comment donc échapper aux risques d’instrumentalisation ?

[marron]Aimé Adi :[/marron] D’abord, je pense que toutes les religions doivent avoir un message clair et sans équivoque. Puis l’on doit éviter des interprétations théologiques qui viennent parfois semer le doute dans les esprits.

Le deuxième aspect est que la religion ou le lieu de culte ne doivent pas servir de tremplin pour des personnes qui promeuvent l’ethnocentrisme, la haine, la violence.

Enfin,[bleu] les religieux eux-mêmes et les politiques doivent être des modèles[/bleu] et donner le bon exemple.

  Recueilli par
Charles Ayetan,
à Lomé, 12 juin 2019
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