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L A V I G E R I E . be

Lignes de fracture N°21 Breuklijnen

Février - Februari 2009
mercredi 25 février 2009 par J.V.

Human Rights Watch déplore le décès de Alison Des Forges.

Cette éminente experte sur le Rwanda a péri dans un accident d’avion. (12 février 2009)

Kenneth Roth, Directeur exécutif de Human Rights Watch
(New York) -

C’est avec grande tristesse que Human Rights Watch a annoncé le décès de notre bien-aimée collègue Dr. Alison Des Forges, qui a péri quand l’avion "Vol 3407" dans lequel elle voyageait s’est écrasé entre Newark et Buffalo le 12 février 2009. Alison Des Forges, principale conseillère auprès de la division Afrique pendant presque deux décennies, a consacré sa vie à ses travaux sur le Rwanda. Elle était l’experte la plus réputée dans le monde sur le génocide rwandais et ses conséquences. "La disparition d’Alison porte un coup dévastateur non seulement à Human Rights Watch mais aussi aux peuples du Rwanda et de la région des Grands Lacs", a déclaré Kenneth Roth, Directeur exécutif de Human Rights Watch.


R A P P E L


 

Alison,
lors de son témoignage au Gacaca
où était accusé Guy Theunis.
Kigali, dimanche 11 septembre 2005.
Dans une interview à Arusha, le 14 septembre, elle déclarait à un journal rwandais :
  • Hirondelle : Pourriez-vous résumer les points saillants que vous avez abordés lors de votre comparution pour la défense du Père Guy Theunis ?
  • Alison Des Forges : Le Père Theunis a expliqué qu’il s’était investi dans la défense des droits de l’homme au Rwanda durant les années ayant précédé le génocide (de 1994) en collaboration avec certaines organisations internationales, dont Human Rights Watch. Il a expliqué que j’étais, dans ce contexte, l’une des personnes qui avaient travaillé avec lui.

    Etant donné qu’il avait mentionné mon nom, je me suis sentie obligée de demander à intervenir pour confirmer ce qu’il avait dit. Si je n’avais pas accepté, l’on aurait pu penser qu’il n’avait dit pas la vérité. Je me suis donc levée pour dire qu’il avait dit la vérité, qu’il s’était impliqué en enquêtant sur les abus (commis) contre les Rwandais-les Tutsis ainsi que les Hutus et les Twas-, au cours des années qui ont précédé le génocide.

    J’en ai également profité pour souligner que les tribunaux Gacaca devaient, conformément à la loi, se limiter aux événements qui se sont déroulés jusqu’à la fin de 1994, et pas après.

    Certaines des preuves présentées concernaient des choses que le Père Theunis aurait dites ou écrites après 1994. Et j’ai simplement fait remarquer que le tribunal ne pouvait pas se fonder sur ces éléments lors du jugement parce que tous ces éléments en dehors de la juridiction du tribunal n’étaient pas pertinents.

    Le dernier point que j’ai soulevé était que l’incitation (à commettre le génocide) implique le fait de vouloir mobiliser la population à faire une action quelconque. Or dans ce cas précis, la prétendue preuve, dont des fax que le Père Theunis aurait signés et envoyés à ses supérieurs ecclésiastiques en Europe, sans intention de les distribuer en dehors de ce cercle limité, ne constitue pas pour moi une incitation.

    A ce moment, les juges sont intervenus pour me demander de conclure mon propos, et j’ai obtempéré.

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CITATEN

"Als de leiders van zuidelijk Afrika niet ophouden met het regime van Mugabe te steunen, aanvaarden ze de medeplichtigheid bij het creëren van de omstandigheden die geleid hebben tot honger, ziekte en dood voor gewone Zimbabwanen. Dit komt neer op passieve genocide."
(De bisschoppen uit zuidelijk Afrika)
"Medelijden hebben met een wrede vijand komt neer op wreedheid jegens onze eigen soldaten (…) Wij voeren oorlog tegen moordenaars. A la guerre comme à la guerre."
Fragment uit een brochure
die de Israëlische soldaten tijdens het offensief in Gaza kregen
van het rabbinaat van het Israëlische leger.

PROFETISCH PASTORAAT

Waar barmhartigheid vooral gericht is op de individuele mens, impliceert rechtvaardigheid een kijken naar het bredere sociale domein. Het streven naar rechtvaardigheid vloeit voort uit morele verontwaardiging, uit een woede over het onrecht. Deze ‘heilige woede’ die bijvoorbeeld pastores kunnen ervaren wanneer ze geconfronteerd worden met situaties van onrecht, zoals inadequate zorg, armoede, uitbuiting of geweld, is theologisch geïnspireerd. Ook over God kunnen christenen zeggen dat hij ‘boos’ is, dat hij het onrecht niet zomaar pikt en dat hij kritisch staat ten aanzien van wat er in de wereld - vaak ook in ‘Gods naam - gebeurt.

Rechtvaardigheid verwijst naar het structurele aspect van organisaties en samenlevingen en het systematisch bestrijden van onrecht. Maar structurele oplossingen voor onrecht moeten ook steeds in vraag gesteld worden. Er zijn altijd tranen die geen enkele ambtenaar ziet, stelt Burggraeve in de lijn van Levinas. In ziekenhuizen, in woon- en zorgcentra, in voorzie- ningen voor mensen met een handicap of een psychiatrische aandoening kunnen veel beleidsmaatregelen genomen worden die rechtvaardigheid bevorderen. De pastor kan een belangrijke rol spelen in dit proces. Maar daarnaast blijft het belangrijk om oog te hebben voor de ‘kleine goedheid’. Dat begrip verwijst naar het nabij zijn van mensen, in hun concrete noden, zonder dat deze goedheid past in structuren. Het is zoals de barmhartige Samaritaan halt houden langs de kant van de weg en de mens zien in zijn of haar totaliteit. Het is stil staan bij de noden van iemand en iemand ‘zien’, wat pastores zo vaak bieden en die een zeer belangrijk onderdeel vormen van profetisch pastoraat. De ‘kleine goedheid’ betekent als een vorm van ‘barmhartigheid’ een belangrijke aanvulling op het streven naar rechtvaardigheid.

Uit Pastorale perspectieven 2008/4, blz. 49

NOUVELLES BREVES – NIEUWS IN ’T KORT

  • Le premier procès de la COUR PENALE INTERNATIONALE (CPI) a débuté

La CPI a entamé le lundi 26 janvier 2009 son premier procès à La Haye. Elle juge le Congolais Thomas Lubanga . Ce dernier, ancien seigneur de la guerre en Ituri, est jugé pour avoir enrôlé et utilisé au combat des enfants de moins de 15 ans. Ce commerçant s’était lancé dans la violence armée au nom de la défense de son ethnie, les Hemas. Il plaide non-coupable. C’est le premier procès contre un accusé de crimes contre l’humanité au Congo.

  • Vier miljoen euro Europese steun voor behoud site ex-concentratiekamp Auschwitz

Het geld, bekomen in het kader van een Europees programma voor het behoud van het cultureel erfgoed, zal aangewend worden voor de renovatie van zeven barakken.

Het jaarlijkse budget van het museum bedraagt zo’n 24 miljoen zlotys, waarvan de helft ter beschikking wordt gesteld door de Poolse regering. Het overige bedrag komt voornamelijk van de ontvangsten van het museum. De museumsite strekt zich uit over 200 ha en bevat 155 gebouwen en 300 ruïnes.

Vorig jaar kreeg het museum 1,3 miljoen bezoekers over de vloer waarvan 410.000 Polen, 110.000 Britten, 75.000 Amerikanen, 58.000 Duitsers en 44.000 Israëli’s.

Nazi Duitsland heeft tussen 1940 en begin 1945 ongeveer 1,1 miljoen personen uitgeroeid in Auschwitz-Birkenau, waarvan 1 miljoen joden.Dit oude ’kamp van de dood’ is voor de wereld het symbool geworden van de Holocaust van de joden tijdens de Tweede Wereldoorlog.

  • "Eilandengroep verdwijnt van de wereldkaart"



Kiribati, een eilandengroep in de Stille Zuidzee, zal binnen afzienbare tijd van de wereldkaart verdwijnen door de stijging van de zeespiegel. Over een periode van maximum 50 jaar zullen de zowat 90.000 bewoners gedwongen worden om te verhuizen

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ACHARNEMENT THÉRAPEUTIQUE ??? EUTHANASIE ???

A-T-ON LE DROIT DE MOURIR ?

- Faits récents

Les Etats-Unis avaient connu des discussions épiques autour de Terri Schiavo en 2005. Eluana Englaro, une femme de 38 ans, plongée depuis 17 ans dans un état végétatif, suite à un accident de voiture, a failli provoquer une crise constitutionnelle en Italie. Vous avez pu suivre l’affaire dans les journaux et à la télé.

En Italie, l’euthanasie est interdite. Pour le gouvernement de Silvio Berlusconi, gouvernement de centre droit, il était prétendument évident que cesser de nourrir et d’hydrater la patiente dans le coma relevait de l’euthanasie. Des arguments canons furent employés. "Si nous n’avions pas fait tous les efforts pour éviter la mort d’une personne dont la vie est en danger, qui respire de manière autonome, je me serais senti coupable de non-assistance à personne en danger", disait Berlusconi. Et Alfredo Mantovano, sous-secrétaire d’Etat à l’Intérieur, de renchérir lorsqu’un juge avait enfin acquiescé à la demande du père d’Eluana : "Dans quelques jours, l’Italie va appliquer la peine de mort pour la première fois depuis 1948." Le Cardinal Ennio Antonelli, qui préside le Conseil Pontifical pour la Famille, déclara : "Eluana se trouve dans un état végétatif, mais elle n’est pas une plante. Elle est une personne qui dort. Quand une personne dort ou est handicapée, elle garde toute sa dignité." Appuyés par le Vatican, les évêques italiens ont, en général, pris fait et cause pour le maintien de la vie à tout prix. Force est de constater que les passions et les émotions ont prédominé dans cette affaire. Qu’en est-il au juste ?

- Quelques définitions indispensables

  • L’euthanasie est une action ou une omission dont l’intention vise la mort d’un malade. L’euthanasie est une mort imposée en quelque sorte et elle s’oppose à une mort naturelle. A ce sujet, il semble bien que la distinction entre euthanasie active et euthanasie passive n’apporte pas grand-chose au débat.
  • Les soins de base sont toujours dus au malade : soulager la douleur, respecter la conscience du malade et communiquer avec lui, lutter contra la sensation de soif et de faim, assurer l’hygiène…
  • Les thérapeutiques actives (traitements curatifs de la maladie, traitements des complications, comme l’insuffisance rénale, cardiaque, respiratoire…) doivent toujours faire l’objet d’un consentement de la part du patient. Ce consentement peut être retiré à tout moment.
  • On parle d’acharnement thérapeutique, quand il s’agit de soins disproportionnés, qui imposent des contraintes importantes au malade ou à sa famille pour un bénéfice peu évident.

- Que dit la loi ?

L’euthanasie est punie par le code pénal de plusieurs pays, par exemple la France et l’Italie. Elle est au contraire permise en Belgique, dans des conditions très strictes.

Prenons l’exemple de la loi française : "Lorsqu’une personne, en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable, quelle qu’en soit la cause, décide de limiter ou d’arrêter tout traitement, le médecin respecte sa volonté après l’avoir informée des conséquences de son choix" (la loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie). Mais la qualité de la fin de vie doit rester assurée. Cette loi vise à limiter l’acharnement thérapeutique et applique la formule ’Laisser mourir sans faire mourir’. Par ailleurs, cette même loi exclut explicitement le suicide assisté et l’interruption du processus vital des personnes en fin de vie.

- Que dit l’Eglise ?

J’ai consulté divers catéchismes. Voici quelques résultats au sujet de l’acharnement thérapeutique et l’euthanasie.

  • Catéchisme de l’Eglise catholique. Abrégé. " Le cinquième commandement interdit comme gravement contraire à la loi morale… l’euthanasie directe, qui consiste à mettre fin, par un acte ou par l’omission d’une action requise, à la vie de personnes handicapées, malades ou proches de la mort" (question 470). Le Catéchisme lui-même parle dans ce cas de ’meurtre’. Il continue : "La cessation de procédures médicales onéreuses, périlleuses, extraordinaires ou disproportionnées avec les résultats attendus, peut être légitime. C’est le refus de "l’acharnement thérapeutique". On ne veut pas ainsi donner la mort ; on accepte de ne pas pouvoir l’empêcher. Les décisions doivent être prises par le patient, s’il en a la compétence et la capacité, ou sinon par les ayant droit légaux, en respectant toujours la volonté raisonnable et les intérêts légitimes du patient (n° 2278). Le numéro suivant parle des soins palliatifs, où des analgésiques peuvent être administrés, même s’ils vont abréger la vie, la mort dans ce cas n’étant pas recherchée mais tolérée.
  • Le catéchisme hollandais est le seul, me semble-t-il, à prendre clairement position : "Se faire soigner (…) constitue aussi un devoir normal envers la vie. Cependant, il est conforme au sentiment d’humanité de maintenir en ce domaine une certaine liberté : que l’on ne soit pas obligé de se soumettre aux soins médicaux si on ne le veut pas. Il n’est pas nécessaire non plus de prolonger sans fin la vie d’un malade condamné. Surtout si la vie que l’on conserve ainsi n’est plus que purement végétative et ne présente plus rien d’humain, il est permis d’arrêter l’emploi de moyens extraordinaires et de laisser la nature suivre son cours. – "D’un autre côté, il est interdit de supprimer volontairement une vie (abréger la vie des mourants ou des malades mentaux – euthanasie -, se suicider). Nous tenons notre vie de Dieu et nous ne pouvons pas la faire cesser quand il nous plaît." (p. 535)

Pie XII , dans une déclaration aux anesthésistes le 24 novembre 1957 ; disait : "Le devoir de prendre les soins nécessaires pour conserver la vie et la santé… n’oblige habituellement qu’à l’emploi des moyens ordinaires… c’est-à-dire des moyens qui n’imposent aucune charge extraordinaire pour soi-même ou pour un autre…" et de continuer avec le cas concret de la cessation d’une réanimation : "Il n’y a dans ce cas aucune disposition directe de la vie du patient, ni euthanasie, ce qui ne serait jamais licite,… l’interruption des tentatives de réanimation n’est jamais qu’indirectement cause de la cessation de la vie".

Jean-Paul II, dans son encyclique Evangelium vitae (25 mars 1995), dit ceci au numéro 65 : "Pour porter un jugement moral correct sur l’euthanasie, il faut avant tout la définir clairement. Par euthanasie au sens strict, on doit entendre une action ou une omission qui, de soi et dans l’intention, donne la mort afin de supprimer ainsi toute douleur. "L’euthanasie se situe donc au niveau des intentions et à celui des procédés employés" [1].

"Il faut, continue-t-il, distinguer de l’euthanasie la décision de renoncer à ce qu’on appelle l’acharnement thérapeutique, c’est-à-dire à certaines interventions médicales qui ne conviennent plus à la situation réelle du malade, parce qu’elles sont désormais dis- proportionnées par rapport aux résultats que l’on pourrait espérer ou encore parce qu’elles sont trop lourdes pour lui et pour sa famille. Dans ces situations, lorsque la mort s’annonce imminente et inévitable, on peut en conscience renoncer à des traitements qui ne procureraient qu’un sursis précaire et pénible de la vie, sans interrompre pourtant les soins normaux dus au malade en pareil cas [2]. Il est certain que l’obligation morale de se soigner et de se faire soigner existe, mais cette obligation doit être confrontée aux situations concrètes ; c’est-à-dire qu’il faut déterminer si les moyens thérapeutiques dont on dispose sont objectivement en proportion avec les perspectives d’amélioration. Le renoncement à des moyens extraordinaires ou disproportionnés n’est pas équivalent au suicide ou à l’euthanasie ; il traduit plutôt l’acceptation de la condition humaine devant la mort".

- Dans la logique de ce qui précède…

Les textes de Pie XII et surtout ceux de Jean-Paul II dans Evangelium vitae semblent très clairs. Le malade a le droit de renoncer à un traitement. S’il n’est plus capable de le faire, d’autres peuvent en décider en son nom. On peut ainsi renoncer à tous les moyens extraordinaires, c’est-à-dire qui ne procurent pas une amélioration de l’état du malade, qui ne donnent qu’un sursis précaire et pénible de la vie ou qui constituent une charge extraordinaire pour le malade ou son entourage…

Aussi la pratique d’une large part des médecins catholiques s’est-elle orientée dans ce sens. "Depuis 1995, donc bien avant la loi sur l’euthanasie, nous conseillons aux médecins, dans le cas d’un état végétatif irréversible, d’arrêter de nourrir et d’hydrater artificiellement après six mois à un an", dit Paul Schotsmans du Centre d’Ethique et de Droit bio-médicaux de l’Université Catholique de Louvain. D’après le droit belge, il ne s’agit pas là d’euthanasie, mais de ’laisser mourir’. Selon Schotsmans [3], interdire que l’on arrête de nourrir et d’hydrater va à l’encontre de Evangelium vitae et de la tradition catholique.

- Un exemple éclairant de libre choix [4]

Le refus de l’acharnement thérapeutique n’est pas de l’euthanasie ’passive’. Le cardinal Javier Lozano Barragan interrogé par le Corriere della Sera pour savoir qui a pris la décision le 30 mars 2005 (Jean Paul II est mort le 2 avril) de ne pas hospitaliser le pape gravement malade, a répondu :

“Il a demandé "Si vous m’emmenez au Gemelli, aurez-vous la possibilité de me guérir ?". La réponse fut "non". Alors il a répliqué : "Je reste ici, je m’en remets à Dieu". Le pape a demandé aux médecins : "Mais au Gemelli, ils peuvent me faire des traitements pour me guérir ? Non ? Alors merci bien, je reste dans mon appartement”.

Cet entretien répond à deux médecins italiens, qui n’ont pas fait partie de l’équipe soignante du pape et qui ont essayé de voir dans la mort de Jean Paul II de l’"euthanasie passive", soit l’absence de traitement adéquat à un malade. Le cardinal Barragan a rappelé que l’Eglise reste opposée tant à l’euthanasie qu’à l’acharnement thérapeutique "à charge de définir avec précision quels sont les traitements disproportionnés".

- Perplexité

N’est-on pas obligé de constater que l’interprétation de ces ’traitements disproportionnés’ a fortement changé depuis l’avènement de Benoît XVI ?

Voici les réponses données par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, en réponse aux questions posées par la Conférence Episcopale des Etats-Unis concernant l’alimentation et l’hydratation artificielles. Le document date du 1er août 2007 et est signé par le préfet de la Congrégation, William Cardinal Levada.

Première question : L‘administration de nourriture et d’eau (par des voies naturelles ou artificielles) au patient en "état végétatif" à moins que ces aliments ne puissent pas être assimilés par le corps du patient ou qu‘ils ne puissent pas lui être administrés sans causer une privation grave sur le plan physique, est-elle moralement obligatoire ?

Réponse : Oui. L’administration de nourriture et d’eau, même par des voies artificielles, est en règle générale un moyen ordinaire et proportionné de maintien de la vie. Elle est donc obligatoire dans la mesure et jusqu’ au moment où elle montre qu’elle atteint sa finalité propre, qui consiste à hydrater et à nourrir le patient. On évite de la sorte les souffrances et la mort dues à l’inanition et à la déshydratation.

Seconde question : Peut-on interrompre la nourriture et l’hydratation fournies par voies artificielles à un patient en "état végétatif permanent", lorsque des médecins compétents jugent avec la certitude morale que le patient ne reprendra jamais conscience ?

Réponse : Non. Un patient en “état végétatif permanent” est une personne, avec sa dignité humaine fondamentale, à laquelle on doit donc procurer les soins ordinaires et proportionnés, qui comprennent, en règle générale, l’administration d’eau et de nourriture, même par voies artificielles.

Le Souverain Pontife Benoît XVI, au cours de l’Audience accordée au Cardinal Préfet soussigné, a approuvé les présentes Réponses, décidées par la Session ordinaire de la Congrégation, et en a ordonné la publication.

Voilà pourquoi la position du Vatican dans le cas récent d’Eluana Enlagro concordait si bien avec la position éminemment politique de Berlusconi.

- Le nœud de la question

L’actualité (voir les faits rappelés au début) et surtout la façon dont elle est traitée dans les médias, entretient une grande confusion entre euthanasie et l’interruption de soins disproportionnés. La difficulté de la théorie du non acharnement thérapeutique réside dans le fait qu’elle frôle de près le domaine de l’euthanasie. Le fait de débrancher des machines est-ce de l’euthanasie (et donc ’meurtre’ aux yeux de l’Eglise) ou est-ce mettre fin à une action qui ne se justifie plus ? Cela dépend de l’interprétation donnée aux moyens et de l’intention.

Pourquoi l’Eglise officielle (plutôt ’le Vatican’), après avoir élaboré une approche équilibrée, justifiée, humaine et satisfaisante sur le terrain, revient-elle soudain en arrière ? Serait-ce par peur ? Aurait-elle peur des abus possibles ? Peur de se fier au sens moral des chrétiens, à leur conscience éclairée ?

Je crains que la peur ne soit le plus souvent mauvaise conseillère.

- En guise de conclusion…

Le refus de l’acharnement thérapeutique, tel que présenté dans Evangelium vitae, me semble justifié, bien argumenté, correct. C’est son application que je désire pour la fin de ma vie et ce désir je veux dès maintenant le faire connaître aux médecins et à celui qui pourra parler en mon nom quand, éventuellement, je n’en serai plus capable.

Bien que la loi belge interdise explicitement l’acharnement thérapeutique (et impose les soins palliatifs pour tout malade en phase terminale), il est certainement fort utile de signifier clairement ma volonté dans la matière pour orienter le jugement des médecins dans les choix pratiques.

Jef Vleugels

Compilateur/compositeur responsable : Jef Vleugels, rue Charles Degroux 118 – B-1040 Bruxelles

[1Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Déclaration sur l’euthanasie Jura et bona du 5 mai 1980, cité dans l’encyclique ’Evangile de la vie’.

[2Ibidem

[3Schotsmans est prêtre, docteur en théologie, professeur à la faculté de médecine à Louvain, membre de l’Intenational Association of Bioethics’ et membre de la Commission consultative belge de bioéthique.

[4Texte de Michel Janva, trouvé sur Internet.


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