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L A V I G E R I E . be
CROIRE, HIER ET AUJOURD’HUI

16 - Je crois à la résurrection de la chair…

Formation (théologique) continue
lundi 29 octobre 2007 par F. Lambert, M. Neels

« Dans la tradition chrétienne, le thème de la résurrection de la chair semble bien occuper une place centrale. Depuis des temps immémoriaux, il est un des noyaux du credo chrétien. Par lequel les chrétiens expriment que Dieu ne laisse – finalement – les hommes se perdre ; par contre Il les prend sauvés dans Son amour. Tout comme Dieu a finalement relevé Jésus, de même Il ne nous lâche pas. » [1]

Cet article du credo suscite chez l’homme moderne nombre de questions. Il en fut ainsi dès le début : « Depuis le début, les chrétiens ont assidûment cherché à préciser le contenu de cet article. De même que pour la résurrection du Christ la tradition biblique ne livre aucune description univoque, ainsi emploie-t-elle ici un langage suggestif faisant droit au mystère » [2]. L’article n’entend qu’affirmer : « Croire à la résurrection est croire que l’amour de Dieu se porte garant de l’espérance que rien ne se perdra de ce qui est bon ». [3]

Notre réflexion se fera selon les étapes suivantes :

  1. Le donné biblique et la vision holistique de l’homme sous-jacente.
  1. Comment cela peut-il se faire ?
  • comment le Nouveau Testament lui-même doit chercher à comprendre ;
  • comment nous, aujourd’hui, pouvons peut-être saisir quelque chose.

1 - Le donné biblique

D’une survie après la mort, l’Ancien Testament n’eut l’idée qu’en se représentant un ‘royaume des morts’, nommé shéol, où les défunts menaient une ‘existence’ bien vague. Il n’est certes pas question d’une ‘vie’. Mais on racontait de certains personnages exceptionnels qu’ils étaient assumés en Dieu sans avoir à mourir [4]. Et certains prophètes peignaient des visions d’avenir incluant manifestement une vie après la mort [5]. C’est seulement vers la fin de l’Ancien Testament qu’est affirmée la conviction que le martyr de la foi sera relevé pour une vie éternelle [6]. C’est là qu’une première fois est exprimée la relation à la création : le Dieu capable de créer les hommes est à même aussi de les recréer, d’autant plus s’ils ont pris parti pour Lui !

Les évangiles nous apprennent que les Pharisiens croyaient à la résurrection corporelle, alors que les Sadducéens la niaient parce que la Thora n’en parle pas. Jésus semble se rallier à l’opinion des Pharisiens [7].

« Jésus en ce domaine s’en réfère aux Ecritures, à la Thora en particulier – la seule partie de la bible dont l’autorité est incontestée par les Sadducéens… Aussi conclut-il : ‘Vous vous trompez grandement’… Le texte que Jésus choisit ici n’est rien moins que le passage où Dieu se fait connaître à Moïse et livre son propre nom. A l’intérieur du récit biblique nulle auto-communication de Dieu n’est plus profonde qu’ici, dans Exode 3, où Il se nomme Lui-même. .. Afin de se faire reconnaître par Moïse Dieu s’indique Lui-même par le nom des patriarches, décédés il y a trois ou quatre siècles, au moins. Dieu - le Dieu vivant – ne peut évidemment s’appeler du nom de ceux qui sont devenus morts et inexistants ! Il est un Dieu de vivants, non de morts… Pour Jésus cela est évident : les patriarches vivent. L’alliance entre Dieu et eux n’est pas rompue ni par la mort ni par le tombeau. Du temps de Jésus, on connaissait à Hébron l’endroit des tombeaux des patriarches. Jésus conclut à la résurrection des patriarches même si l’on connaît le tombeau de ceux qu’il considère comme ressuscités… » [8]

Les récits de la résurrection nous décrivent la propre résurrection de Jésus comme une résurrection corporelle, sans faire allusion à un retour dans son corps terrestre – car il est ét reconnu ét non reconnu. Aussi, dans la suite du Nouveau Testament, sa résurrection est-elle vue comme une promesse de ce qui attend les défunts [9]. St-Paul est le plus explicite quant à la résurrection corporelle, parce que confronté à Corinthe à l’incroyance à ce sujet. Dans sa 1° lettre à cette communauté, il accentue le caractère corporel de la résurrection, mais en même temps il essaie d’expliquer qu’il s’agit d’un corps d’un autre ordre [10]. Cette conviction se laisse deviner dans bien d’autres passages de ses lettres [11].

La tradition chrétienne ancienne s’est prononcée dans le même sens. Avant qu’Augustin ne développe sa vision très pessimiste sur tout ce qui est corporel, et que la tradition ne reprenne cette manière de voir, des auteurs plus anciens parlèrent un autre langage. Ainsi Irénée put-il écrire : « Si la chair ne devait pas être sauvée, le Verbe de Dieu ne se serait même pas fait chair ». Et Tertullien écrivit un ouvrage spécifique « De la résurrection des morts », où il estime impensable que Dieu « destinerait à la perte éternelle l’objet de son souci attentif ».

Cette foi à la résurrection est liée à la vision holistique sur l’homme, propre à l’anthropo-logie juive. Dans l’image que le Juif se faisait de l’homme, il ne faisait aucune distinction entre des entités qui seraient corps (sarx) et âme (pneuma), telle que les Grecs le faisaient.
Ils parlaient d’un organisme vivant (nefesh), vivifié par le Souffle (pneuma) vivifiant de Dieu. Les évangiles furent écrits en grec et usèrent donc de termes très rapidement compris de manière dualiste.

« A l’encontre des idées courantes gréco-dualistes, Paul entend convaincre les croyants que Dieu mènera à sa destination la personne humaine totale, jusques et y compris sa dimension corporelle. La notion biblique de corps ou chair indique la totalité de la personne concrète. Quand Jésus affirme : « Ceci est mon corps » il entend : « Je me donne moi-même, tout entier ». A partir de son anthropologie biblique-sémitique, Paul ne peut – cela se comprend – imaginer une existence humaine incorporelle, même pas une existence incorporelle post-terrestre. La résurrection de l’homme, sa vie nouvelle après la mort dans la plénitude de Dieu, implique donc une certaine forme de corporéité. Si c’est l’ homme concret identique qui ressuscite, il faut dès lors qu’il ressuscite aussi de manière corporelle. »  [12]

Une vision purement spiritualiste sur l’existence après la mort n’est pas la sienne.

Ni celle de l’homme moderne, sans doute. Il existe « une tendance importante dans l’anthropologie actuelle, où l’homme est vu comme une unité corporelle-spirituelle indivisible. L’homme n’a pas de corps, il est son corps, d’après Gabriel Marcel. C’est en tant qu’être corporel que l’esprit humain peut communiquer avec d’autres et avec le monde. Aussi est-ce cette personne humaine unique incarnée dans ses liens relationnels qui, à la résurrection, sera amenée par Dieu à sa destination. Les caractéristiques propres de la personne seront conservées et achevées par Dieu. Partant, la résurrection d’un homme signifie que cet homme, en lien avec tout et tous qui l’ont fait, achève sa course auprès de Dieu. » [13]


2 - Comment cela peut-il se faire ?

Le langage biblique au sujet de la résurrection use du registre de l’espérance en un achèvement, non pas d’une information. Notre foi cependant entend être raisonnable, et les hommes se posèrent donc la question.

Ce fut déjà le cas à Corinthe. Aussi Paul se démène-t-il pour trouver « une explication » correspondant à sa vision de l’homme (juive) holistique. Dans ce but, il emploie deux données que nous connaissons d’expérience. La première est celle de la semence, semée en terre et dont jaillit une toute autre forme. Si notre corps humain est vu tel une semence mourant dans le sol de la mort, nous pouvons bien, d’après lui, admettre qu’une autre sorte de forme humaine en jaillisse, un corps « pneumatique ». Un second phénomène auquel il réfère est la variété des corps célestes, aux éclats tellement divers. Ainsi seront, d’après lui, nos corps glorifiés [14]. Pour Paul, il ne s’agit donc absolument pas d’un cadavre redevenant vivant, tel que représenté tant de fois sur les peintures moyenâgeuses.
Mais il nous donne une image « permettant d’unir, dans le fait de ressusciter, aussi bien la continuité que la discontinuité. C’est le même homme, qui meurt et ressuscite, même s’il se présente tout différent. Aussi bien l’identité que la différence entre la personne vivant historiquement et celle qui ressuscite, sont ainsi assurées » [15].

Nous, modernes, qu’en pensons-nous ? « Pour le croyant actuel, la résurrection du corps est littéralement impensable. Nous connaissons la représentation classique des peintures moyenâgeuses du Jugement Dernier… Au 21° siècle, ces figurations classiques semblent appartenir au folklore. En dehors de l’Eglise, de nouvelles fantaisies naissent à propos d’une vie après la mort. A l’intérieur de la foi chrétienne, on ressent un manque d’imagination, expliquant probablement pourquoi en nos contrées même des catholiques pratiquants ne croient plus à une résurrection corporelle. Que pouvons-nous encore nous imaginer quand nous disons « résurrection » ? » [16]

Une chose est certaine : même si la présentation de Paul est astucieuse, elle suppose une vision du monde dualiste, la terre ici-bas et le ciel là-haut. Mais si l’homme moderne ne peut se retrouver dans une représentation « deux étages » de la réalité, si le divin à ses yeux est la dimension sacrale de l’univers lui-même, comment pourrait-il se représenter la résurrection, s’il y croit encore ?

Il est absolument impossible de se représenter une situation ressuscitée. Par voie métaphorique on pourrait se représenter une certaine continuité. C’est ainsi, par exemple, qu’un théologien écrit :

« Notre vie sur terre se termine au moment de notre mort. A ce moment, nous quittons temps et espace, précisément caractéristiques d’une existence terrestre. Une métaphore qui se retrouve dans plusieurs traditions – perse, indienne, juive, chrétienne – est celle de la goutte d’eau. Toute goutte d’eau est unique, pas deux gouttes sont identiques. Si la goutte tombe dans l’océan, sa forme disparaît, càd en tant que cétte goutte. Mais cette goutte était de l’eau, et cette eau ne disparaît pas ; elle est accueillie par l’océan. - Application : je suis une goutte d’eau, une manifestation individuelle de la Réalité divine. La mort enlève la limitation, la fragilité, la blessure due à soi et aux autres : la forme de la goutte, l’individu que je suis durant mon existence terrestre, mon ego minuscule. Ce qui demeure est l’eau : ma personnalité, la Vie authentique qui a vécu en moi et qui est impérissable puisque divine. Puisqu’elle appartient au Mystère englobant tout que nous appelons Dieu »  [17].

Roger Lenaers écrit dans le même sens :

« Ce qui survient à l’individu qui meurt, peut-être en percevons-nous une indication vague, si nous songeons à ce qui arrive aux gouttes d’eau tombant dans la mer, d’où elles sont nées par condensation : en mer, elles restent les gouttes qu’elles étaient auparavant, rien de leur être ne s’est perdu, sauf leur disparité, leur individualité »  [18].

Nous pourrions également chercher en direction de la Conscience universelle, pour nous imaginer une « Vie » après la mort. Nombre de personnes s’inspirent de la vision hindoue sur la réalité. « Le brahman s’y trouve à la place centrale, la conscience éternelle englobant tout et cosmique de laquelle tout a surgi et en laquelle tout est à nouveau repris. Le monde étant vu comme une sorte de déploiement de ce principe cosmique, tous les êtres sont porteurs en eux d’une étincelle de ce brahman et donc divins au plus profond d’eux-mêmes. Cette étincelle est l’âme ou le soi (atman) des choses » [19].

Il se fait que la « conscience », dans notre condition humaine, ne peut se constater qu’au moment où quelque chose se passe grâce à des processus biochimiques infiniment complexes. Dans notre condition actuelle aucune conscience n’est possible sans cerveau. Or la mort signifie précisément la fin de tous ces processus biochimiques. Les scientifiques se heurtent pourtant au mystère de ce qu’est exactement la conscience : elle ne s’identifie pas à ces processus biochimiques mais semble les surpasser. « La modernité a raison, évidemment, quand elle affirme que la conscience biochimique se termine à la mort. Il ne s’en suit pas que c’est un non-sens de parler de paix, lumière, consolation, bonheur au-delà de cette limite. Dans leur application à la déification, ces termes ne signifient plus les catégories psychologiques qu’elles semblent nommer. Elles ne sont plus que traduction en notre langage que l’unification à Dieu est pleine de sens et pleinement souhaitable »  [20].

Il est bien étonnant que la vision du monde de la mécanique quantique présente une certaine similitude avec la vision orientale. La mécanique quantique montre que, ce que nos sens nous font apparaître comme réalités matérielles, ne sont en fait que des formes que prend l’énergie et d’aucune manière des éléments stables de matière. Au niveau des particules les plus petits dont tout est composé, il y a un va-et-vient continu entre onde et particule, et vice-versa. Et l’espace tout entier n’est qu’un immense champ d’énergies virtuelles.

« Ce que nous estimons être corps matériels et énergies n’est que formes et variantes dans la structure de l’espace… Dans la seconde moitié du 20° siècle, le matériel empirique se fit jour, prouvant que l’espace est un champ extrêmement dense d’énergies virtuelles turbulentes. Il est rempli de, ou plutôt, constitue le « vacuum quantique ». Nous pouvons donc dire aujourd’hui que corps matériels et énergies ne sont rien d’autre que formes et variantes dans la structure du ‘vacuum quantique’. Et nous pouvons y ajouter que les « formes et variantes dans le vacuum » sont des ondes… Le vacuum physique remplissant l’espace n’est pas seulement un arrière-fond ou une enveloppe qui a produit temps et espace : il est « matière première » ou substance, d’où proviennent les particules remplissant temps et espace, et au moyen duquel ils agissent les uns sur les autres. En dernière instance, les particules – et tout ce qui se compose d’elles – sont des ondes dans et du vacuum… Même si tout ce que nos percevons par nos sens est matière plus ou moins solide se mouvant dans l’espace vide, la réalité physique est en fait tout autre. En dernière instance, l’univers matériel – y compris particules, étoiles, planètes, rochers en organismes vivants – n’est nullement matériel : tout consiste en des vibrations complexes dans le champ zéro. »  [21].

« Dans les zones de pointe des sciences empiriques, une nouvelle vision du monde se fait jour. C’est la vision d’un système tout à fait intégré et cohérent – en fait c’est la redécouverte du cosmos animé. La caractéristique cruciale de cette vision du monde est la corrélation dépassant temps et espace ou la « non-localisation » sur toute la largeur du système. » [22]

Sur cet arrière-fond, il est certes évident que désormais nous ne pouvons plus parler de notre « corps » à la manière ancienne. Si cette forme temporelle meurt, les particules subatomaires dont nous sommes faits vont commencer une tout autre danse, quelle qu’elle soit, dans le cosmos. D’ailleurs, en notre vie terrestre elle-même, nous pensons injustement que notre corps est une donnée stable, alors qu’il est un ‘évènement’ continuel.

« L’équilibre dynamique exige des connexions quasi instantanées et pourtant d’une longue portée, partout dans l’organisme. La portée de ces connexions et la rapidité dont elles s’effectuent dans l’organisme sont bien plus grandes que les scientifiques ne l’aient supposé jusqu’à présent. Ainsi, le corps humain comprend approximativement 1.000.000 milliards de cellules – beaucoup plus que notre voie lactée ne compte d’étoiles. Journellement, 600 milliards de cellules meurent, et autant à peu près sont générées – plus de 10 millions de cellules à la seconde. Une quelconque cellule de la peau a une durée de vie d’environ 2 semaines ; des cellules osseuses se renouvellent tous les trois mois…. Des analyses aux radio-isotopes… ont démontré que 98 % de tous les atomes dont l’organisme est composé se renouvelle dans le temps limité d’une seule année. Nulle substance dans le corps ne demeure constante, bien que les cellules du cœur et du cerveau aient la vie plus longue que les autres cellules. Pourtant, les éléments existant à n’importe quel moment dans le corps provoquent des milliers de réactions chimiques par seconde, et celles-ci d’une manière très précise et quasi momentanée s’accordent les unes aux autres, de sorte qu’elles maintiennent la régulation dynamique de l’organisme en tant qu’ensemble »  [23].

Ces découvertes ahurissantes de la science moderne nous obligent de manier avec prudence les explications par trop faciles de notre article du credo. A ce sujet, la science ne peut rien nous apprendre de précis.

La philosophie, quant à elle, pourrait-elle ouvrir une perspective ?
Biologiquement parlant, notre réalité corporelle est tellement complexe et en processus de mutation continuelle, mais tout cela à l’intérieur d’une continuité. Mais le corps ne peut fonctionner qu’en relation avec notre habitat terrestre. Si nous devions habiter la lune, nous en serions incapables avec notre corps actuel, n’étant pas accordé à l’habitat spécifique de la lune. C’est pourquoi les voyages dans l’espace ont dû assurer des condi-tions terrestres, afin que les cosmonautes puissent survivre et œuvrer humainement sur cette lune. Notre corps devrait donc être corps « autre » pour être habitant de la lune, et théoriquement il serait possible d’être recréé d’un corps autre.
Mais notre corps est plus qu’organisme biologique. Il est « personnifié », humanisé par les valeurs qu’en lui et par lui nous vivons et manifestons. Plus ces valeurs sont typiquement humaines, plus le corps en est comme transformé. Songeons au vécu d’une danse, d’une musique, d’une rencontre amoureuse extatique. Ce que nous expérimentons à ces moments-là, même si c’est dans et par notre corps, est d’un ordre trans-biologique : on dirait que le temps s’arrête et nous pensons/sentons :’oh, que cela puisse durer’ ! Le temps ne donne plus l’impression de s’écouler ! Aussi Maurice Zundel peut-il écrire :

“Aussi bien, si notre corps est d’abord le cordon ombilical qui nous enracine dans le monde physique pour y vivre, il est plus que cela, et rien ne prouve, s’il est vraiment humanisé, qu’il ne puisse subsister, sous un aspect d’ailleurs impossible à imaginer, pour vivre, non plus dans la dépendance de ce monde, mais dans une entière libération de lui. Je répète que le cadavre n’est plus le corps mais une conglomérat d’éléments sans liens organiques, en voie de dissolution. Cela permet de poser la question : si notre corps, en tant que conditionné par notre habitat terrestre, prend une forme relative à lui, quelle forme peut-il prendre quand il a cessé d’en dépendre ? L’embryon dans le sein maternel n’a-t-il pas toutes les promesses de la vie, comme les nucléons, c’est à dire les éléments infimes du noyau atomique qui sont, dans la matière, le réservoir de toutes les énergies ? Ne peut-on concevoir, analogiquement, dans cette perspective, que le corps, réduit à son essence, à sa longueur d’onde caractéristique, demeure, en dépit du cadavre, comme un germe de résurrection ? Ne peut-on penser qu’au-delà de la mort – s’il a conquis son unité personnelle tout au moins – l’être humain est, de quelque manière, capable de subsister tout entier : sous une forme qui échappe à toute manifestation sensible ? Je suis porté à le croire »  [24]

Non, d’un au-delà intégralement humain la science ne peut nous raconter rien de précis, et la philosophie pas davantage, mais elles estiment possible que d’autres formes humaines puissent se présenter. Comment celles-ci se manifesteraient dans une « condition post-mortelle » ne peut se dire, même pas par la théologie. Nous avons quitté le champ de l’ob-servation et de la vérification ; nous nous trouvons dans l’aire de la Foi et de l’Espérance, parce que nous croyons à l’indestructibilité de l’Amour. Sur la base des dits de Jésus, la théologie peut seulement affirmer que le phénomène « Homme », que l’énergie créatrice divine appelle continûment à l’existence, est destiné à atteindre son entière et pleine forme d’être, non seulement dans sa forme conditionnée terrestre durant son existence dans le temps, mais pour toujours, en donc dans une autre forme. A celui qui est prêt à croire cela ne s’offre aucune explication ultérieure quant à la manière dont cela se fait.

M.N. & F.L.

[1Introduction d’un symposium à la faculté de théologie KUL, publiée ainsi : Lieven Boeve & Anneleen Decoene (ed), Wat mogen we hopen : Perspectieven op de verrijzenis van het lichaam, Logos, Halewijn, 2007, p.5. – Les citations qui suivent réfèrent à ‘Logos’.

[2Logos, p.129

[3Logos, p. 43

[4Voir le récit concernant Hénoch (Genèse 5,24) et Elie (2R 2,1.12)

[5Voir Esaïe 26,10 et Ezéchiël 37,6

[62 Maccabées 7,9

[7voir Marc 12, 18-27

[8Benoît Standaert, De Jezusruimte, Lannoo, Tielt, 2001, p. 174-5.

[9voir Paul dans 1 Tessalon. 4, 13-18 et les visions d’Apocalypse chap .20

[10voir I Cor. 15, 12-50

[11par ex. 2 Cor. 5, 1-8 ; Phil. 3, 10-11, 21.

[12Logos p. 95

[13Logos p. 100

[14Voir le passage entier dans 1 Cor 15, 35-49.

[15Logos p. 101.

[16Logos p. 129.

[17VAN TENTE Marc, Jezus, zoon van mensen, afstraling van Gods heerlijkheid, syllabus, p. 40.

[18LENAERS Roger, Uittocht uit oudchristelijke mythen, TGL. 2003, p. 131.

[19Logos, p. 106.

[20Uittocht…, p. 123.

[21Ervin Laszlo, Bezielde Kosmos, Ankh-Hermes, 2005, p. 77-79.

[22Ibidem, p. 40

[23Ibidem, p. 14

[24« A l’écoute du silence : textes de Maurice Zundel », par France du Guérand, Téqui, p. 60.


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