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Dossier

Le dialogue islamo-chrétien en Europe

d’après "La Documentation Catholique" 18 juillet 2010
jeudi 7 octobre 2010 par G.Verbist, mafr.
[marron]Ce dialogue islamo-chrétien comporte des points très significatifs pour la société européenne, même pour ceux qui ne partagent aucune croyance religieuse. La revue ‘La Documentation Catholique’ a fait un DOSSIER spécial dans son numéro du 18 juillet 2010. En voici quelques extraits :[/marron]

[vert]Constat[/vert]

La culture et la vie des chrétiens en Europe sont marquées par la sécularisation et alors la religion relève exclusivement de la sphère privée. Du coup, la visibilité de l’islam et des musulmans croyants bouscule les idées reçues et oblige à repenser la situation surtout comme communautés croyantes visibles.

[vert]Situation des musulmans en Europe [/vert]

Ils sont environ 4% de la population européenne (en majorité sunnites). La moitié d’entre eux sont aussi citoyens européens. Si tous sont musulmans, ils ont différentes manières de vivre l’islam. Tous pratiquent les 5 piliers de l’islam et reçoivent le même Coran, mais tous ne prient pas dans les mêmes mosquées. De multiples courants existent.

[vert]Des citoyens égaux en droits [/vert]

Cesser de parler de minorités et de leurs droits en termes de discriminations, qu’elles soient positives ou négatives. Mais parlons de citoyenneté et de citoyens égaux en droits et en devoirs devant la loi et dans la société.

[vert]Libertés[/vert]

Le contexte européen favorise la reconnaissance des deux libertés : liberté de conscience et liberté de culte comme des libertés publiques que toute société et tout Etat doit respecter. (pour être honnête, du côté catholique il a fallu attendre le concile Vatican II en 1965 pour avoir un document officiel sur la liberté religieuse ‘Dignitatis humanae’)

[vert]La fraternité[/vert]

Affirmer la source en Dieu de notre fraternité humaine, l’exprimer dans la prière et être les témoins respectueux de la prière des uns des autres. Tisser des liens de fraternité entre des hommes et des femmes qui se reconnaissant comme des créatures de Dieu de qui ils reçoivent la vie et le souffle.

[vert]Un triple défi à relever[/vert]

Les croyants qui entrent en dialogue ont à relever un triple défi :

  • [bleu marine]1 – Un défi citoyen :[/bleu marine] vivre ensemble dans la « maison commune Europe » avec nos différentes langues, cultures, traditions religieuses. Pour ce défi le dialogue doit se pratiquer à trois, voire à quatre : musulmans, chrétiens et juifs, gnostiques ou humanistes.
  • [bleu marine]2 – Un défi intellectuel :[/bleu marine] c’est celui de l’interprétation des sources de la Tradition religieuse musulmane et en particulier du Coran comme livre révélé. Comment lire et interprêter le Coran dans le contexte européen du XXI siècle ? Cela suppose une indépendance politique, financière et intellectuelle. « Il est possible d’être croyant en Dieu en vivant dans ce monde marqué par la modernité. » (Hannah Qohta, évêque copte catholique au Caire)
  • [bleu marine]3 – Un défi spirituel :[/bleu marine] nous situer au sein même des cultures contemporaines. Un des plus beaux noms de Dieu au coeur de la ’Fatiha’ (sourate du Coran récitée quotidiennement par le musulman) est celui de « Miséricordieux » de même dans le ’Notre Père’ prière dite quotidiennement par le chrétien.
    ( d’après l’intervention du père Christophe Roucou)
    [marron]* * * * *[/marron]
    [marron]Dans la question du dialogue des cultures, la religion est parfois perçue comme une donnée problématique, irrationnelle, non négociable, source de fanatisme et de violence. Cela n’est pas inéluctable. La religion peut, au contraire, être le garde-fou de la civilisation. Souvenons-nous que le communisme et le nazisme se voulaient antireligieuses.[/marron]

[vert]Abraham.[/vert]

- Abraham est [bleu marine]l’homme qui va quitter son identité première[/bleu marine]. Il ira jusqu’à changer de nom. Il est le père de la multitude qui accueille l’universalité.
- Abraham est [bleu marine]l’homme de paix[/bleu marine] quand je dis à l’Autre « shalom, salam » je dis : j’ai besoin de toi pour être complètement humain ; tu participes à mon projet d’humanisation, mais je respecte ta liberté, ton espace ; comme fit Abraham le nomade à l’égard de Lot. La terre n’appartient à personne sinon à Dieu.
- Abraham est aussi [bleu marine]l’homme de la révélation[/bleu marine] « dialogale ». Il discute avec Dieu ; il marchande même avec Dieu pour sauver Sodome.
- Abraham est [bleu marine]le premier existentialiste.[/bleu marine] Il articule la relation fondamentale entre Doxa (la doctrine) et Praxis (les valeurs de la vie, une éthique) en donnant la priorité au vécu : il faut se mettre en marche pour découvrir Dieu : « Venez et vous verrez ».
- Abraham est [bleu marine]l’homme de l’accueil[/bleu marine] : c’est par l’hospitalité qui transcende la solidarité que la doxa trouve son sens dans la praxis ; ainsi, celui qui dit qu’il aime Dieu et qui n’aime pas son frère est un menteur.
- Abraham [bleu marine]croit en l’autre[/bleu marine]. Cette ouverture à l’altérité est l’antidote à l’auto-idolâtrie. Rappelons-le : parmi les nombreux traits communs entre les religions abrahamiques, il faut relever la dénonciation constante de l’auto-idolâtrie.

  • La dérive sectaire est le narciscisme d’une religion (Narcisse est une des figures clé de la mythologie grecque).
  • Le fanatisme est une trahison perverse, narcissique de la doxa car elle la dépouille de sa sève qui est la liberté de l’homme. Le fanatique n’a pas vraiment la foi, car en recourant à la violence, il usurpe la puissance divine ; il nie la capacité du Créateur de toucher le coeur et l’intelligence de la créature. Théologiquement, cette imposture est diabolique.

[vert]Conclusion :[/vert]

Si nous voulons respecter et transmettre notre héritage d’humanité il nous faut déployer une dialectique créative entre identité et universalité. C’est la responsabilité des religions de [bleu marine]respecter leur vocation abrahamique[/bleu marine] : engendrer la vie, se témoigner de l’hospitalité, trouver des modus vivendi pacifiques et surtout permettre à chaque homme de donner librement un sens à son existence.

( de l’intervention de M.Thomas Antoine, ambassadeur de Belgique en Tunisie)
[marron]* * * * *[/marron]

[vert]« Vivre en relation positive »[/vert]

Par le passé, les catholiques avaient tendance à regarder les fidèles d’autres religions uniquement comme des individus ayant besoin d’être convertis. Les jeunes gens aujourd’hui ont généralement moins de réserves.

La définition du dialogue donnée par le Pape Jean-Paul II, à savoir qu’il s’agit « d’une façon de [bleu marine]vivre une relation positive avec les autres[/bleu marine] », constitue le meilleur point de départ.

(du document de la conférence des évêques anglais – 23 avril 2010)
[marron]* * * * *[/marron]

[vert]Proches dans la foi[/vert]

Les musulmans et les chrétiens sont proches dans leur foi sur beaucoup de points. Ainsi, ils confessent la foi :

  • en un Dieu créateur qui ne laisse pas seules sa création et l’homme ;
  • en la résurrection et en la vie éternelle ;
  • en la justice et en la miséricorde de Dieu ;
  • en ce que Dieu a donné à l’homme des lois pour le guider dans ses agissements ;
  • en ce que tous les hommes rendrons compte de leur vie devant Dieu.

[vert]La prière [/vert]

Parce que l’Eglise catholique considère avec beaucoup de respect la façon dont prient les musulmans, elle juge que chrétiens et musulmans ne peuvent pas avoir une prière commune, en raison d’une conception différente de Dieu. Mais c’est bien le désir de l’Eglise [bleu marine]que chrétiens et musulmans s’écoutent ’respectueusement les uns les autres’. [/bleu marine] En ce sens, lors de rencontres de prière, chrétiens et musulmans, chacun des partenaires présentant respectivement sa contribution, peuvent adresser leur louange et leur action de grâce ainsi que leur prière de demande à Dieu.

( extraits du texte de la conférence des évêques allemands)
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[marron]Livres sur le dialogue islamo-chrétien[/marron]

Le Père Roger Michel est rédemptoriste à Valence et enseignant à l’ICM à Marseille. Il n’escamote pas les difficultés de l’islam contemporain, marqué par des tensions que la rivalité entre sunnites et chiites produit (cfr Irak et Iran). L’islam n’est pas uniforme.

  • [bleu marine]“Petit guide pour comprendre la religion musulmane”[/bleu marine] de Roger Michel. Edit. Peuple Libre,2008, 160p, 14€.
  • [bleu marine]“Seul l’amour restera. Artisans de paix avec les musulmans” [/bleu marine] de Roger Michel. Edit. Peuple Libre, 2010, 124 pages, 13€. Il propose dix portraits d’acteurs du dialogue interreligieux, de François d’Assise à Soeur Emmanuel.
  • [bleu marine]“Peut-on dialoguer avec l’islam ? Faut-il en avoir peur ?”[/bleu marine] de Roger Michel. Edit. Peuple Libre, 2009, 154 pages,14€. L’auteur propose trois pistes d’avenir : assumer le ’devoir d’apostolat’ sans prosélytisme ni syncrétisme ; l’expérience de Charles de Foucauld ; puis actualisée dans celle de Christian de Chergé (Tibhirine).
  • [bleu marine]“Islam et modernité. Identités entre mairie et mosquée”[/bleu marine] par Stéphane Lathion. Desclée de Brouwer, 233 pages,19€. Lathion livre une approche très fouillée de la réalité musulmane en Europe. Il analyse 4 défis, dont celui de l’écoute et du dialogue. Il plaide pour une politique des ’accommodements raisonnables’ telle qu’elle est aujourd’hui pratiquée au Canada.
    GROUPE RENCONTRE,
    par G.Verbist, mafr.
    Septembre 2010.

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