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L A V I G E R I E . be
Islam ou Islamisme

SALAFISME conquérant au SAHEL

samedi 21 décembre 2013 par Webmaster

[marron]De la Mauritanie au Tchad, du Niger au Mali, [vert]le wahhabisme réalise une percée spectaculaire.[/vert] Mais tous les États ne sont pas prêts à laisser cet islam rigoriste s’installer.[/marron]

  • [bleu]Wahhabisme.[/bleu] Ce mouvement politico-religieux saoudien de l’Arabie saoudite est puritain et rigoriste. Fondé à la fin du XVIIIe siècle, il est lié au salafisme.
  • [bleu]Malékisme.[/bleu] École théologique, morale et juridique de l’islam sunnite.
  • [bleu]Soufisme.[/bleu] Courant mystique et ascétique de l’islam.

L[vert]’islam confrérique soufi[/vert] constituait un rempart indestructible, à jamais préservé de la tentation extrémiste. Mais… tout à coup on a vu au Mali des bandes organisées, réunies sous les bannières d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), d’Ansar Eddine. Les supporteurs du wahhabisme ont beau répéter que cet extrémisme là n’a rien à voir avec leurs valeurs.

Depuis une cinquantaine d’années, un islam sunnite réformé est venu de la péninsule Arabique ou d’Égypte qui juge hérétique l’islam confrérique soufi pratiqué depuis des siècles par des millions d’Africains.

Désormais, il est fréquent de prier les bras croisés (c’est la façon de prier des Wahhabites) au Mali, au Sénégal ou au Niger, pays majoritairement musulmans, mais aussi au Tchad, au Burkina ou en Côte d’Ivoire, où les chrétiens sont nombreux.

Dans toute la sous-région, l’avancée d’un islam rigoriste venu de la péninsule Arabique et qui ne veut voir qu’hérésie dans les confréries et les ancestrales pratiques maraboutiques semble irréversible.

- [vert]Au Mali[/vert]

Chérif Ousmane Madani [bleu] Haïdara [/bleu] est l’imam le plus célèbre du Mali. Lui-même est réformiste, mais il reste fidèle au malékisme et revendique un islam intégré à la culture ouest-africaine. « Nous sommes pour le soufisme, pour un islam tolérant. Nous sommes contre le wahhabisme » affirme-t-il.

Il dit que les wahhabites ne représentent que 10% des musulmans maliens.

Depuis les années 80, l’Arabie saoudite a installé des ONG, des centres de santé, des écoles, faisant la promotion du wahhabisme, un peu partout dans les pays du Sahel. Depuis, c’est un duel sans merci que se livrent les wahhabites et les tenants du soufisme.

[bleu] Mahmoud Dicko, [/bleu] originaire de Tombouctou, est l’imam de la mosquée sunnite réformée à Bamako, et qui, depuis 2008, est à la tête du Haut Conseil islamique du Mali. En 2009, il a fait plier le gouvernement, qui souhaitait faire adopter un code de la famille progressiste. Ses déclarations ambigües sur la charia, ses prises de position en faveur d’une République islamique, ont fait de Dicko un personnage controversé. On se dirige vers un islamo-nationalisme.

- [vert]En Mauritanie [/vert]

La violence ne passe pas. L’islam radical reste très minoritaire. Totalement étranger à la tradition du pays, qui est [bleu] sunnite de rite malékite [/bleu].

- [vert]Au Sénégal[/vert]

Terre de prédilection des confréries, le Sénégal est moins exposé que la plupart des autres pays de la région. Les deux grandes confréries sont [bleu] la Mouridiya et la Tidjaniya [/bleu]. Le pouvoir politique les a en partie discréditées. Alors, les déçus se sont tournés vers les mouvements réformés. Ainsi, la mosquée de l’université de Dakar est dominée pas des salafistes et celle de Saint-Louis a été fermée, en 2012, après des violences entre soufis et sunnites réformés.

- [vert]Au Niger[/vert]

Entrées par la porte du sociale, des ONG islamiques viennent aider les habitants de ce pays, un des plus pauvres au monde. En 2000, le courant [bleu] izaliste [/bleu] arrive, qui prône une application stricte du Coran. Malgré le soutien du Fonds des Nations unies, aucun pouvoir nigérien, même pas les régimes militaires, n’a pu doter le pays d’un texte garantissant les droits des femmes.

- [vert]Au Nigeria [/vert]

[bleu] Mohamed Yusuf [/bleu], formé à Médine, en Arabie saoudite, influencé par certains courants chiites et par des imams radicaux égyptiens, a propagé un [bleu] islam salafiste et populiste [/bleu] dans le Nord-Est nigérian, délaissé par le gouvernement central. Après 1999, la charia est étendue au domaine pénal dans une douzaine d’États du Nord. Yusuf a été exécuté par l’armée en juillet 2009. Abubakar Shehau se revendique aujourd’hui chef de la [bleu] secte Boko Haram [/bleu]. Boko Haram prône un islam intolérant, y compris à l’égard des autres musulmans. Début 2012, [bleu] Ansura [/bleu], une branche dissidente de Boko Haram voit le jour. Ansura est encore plus radicale et plus proche d’Al-Qaïda.

-  Au Tchad

Dans les années 1990 le nombre de mosquées d’obédience wahhabite s’accroit. Par son prosélytisme agressif, cet islam rigoriste bouscule les habitudes dans un pays où la majorité des musulmans est [bleu] soufie [/bleu]. Très vite, tidjanes (soufis) et wahhabites s’affrontent, obligeant l’Etat à suspendre leurs associations. Obédience sous surveillance. L’État surveille de très près les mouvements islamistes. Ils comptent une trentaine de mosquées wahhabites à N’Djamena, la capitale. Ils sont le troisième groupe religieux du pays après les tidjanes, majoritaires, et les tablighs.

- [vert]La situation au MAROC [/vert]

Le Maroc incarne une forme de stabilité politique et religieuse. Pour contrecarrer l’influence grandissante de l’islam venu d’Arabie saoudite en Afrique de l’Ouest, le royaume chérifien va former des imams maliens.

En effet, le roi du Maroc a accédé à la demande de Bamako, de former cent imams choisis par les autorités maliennes, au frais du royaume. Les deux pays sont soucieux de valoriser les liens spirituels étroits entretenus avec les confréries subsahariennes, notamment la Tidjaniya et la Qadiriya.

Parmi les cent vingt-six heures de cours dispensées en deux ans, outre l’étude du texte sacré et des fondamentaux dogmatiques, sont prévues des sessions portant sur l’histoire, la géographie et les institutions du Mali. Ces cent premiers imams maliens seront, à leur manière, des combattants de la paix.

(Source : Jeune Afrique 15.12.13.)
 

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