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L A V I G E R I E . be

Feuilles Vertes 03-11

jeudi 10 mars 2011 par G.Verbist, mafr.

[vert]Un regard chrétien sur la réciprocité[/vert]


(Synthèse de la conférence d’Ignace BERTEN, op, Louvain-la-Neuve 12/02/2011.)

[marron]Au nom de quoi les musulmans peuvent-ils revendiquer chez nous la construction de mosquées, alors que dans leurs propres pays il n’y a aucune liberté religieuse réelle ? Ici nous cédons constamment tout, et eux ne cèdent rien ![/marron]

- [bleu marine]Approche évangélique –[/bleu marine]

La réciprocité comme critère est explicitement mise en cause par Jésus. Les exigences de Jésus sont radicales : [bleu] Luc 6, 27-34 [/bleu] [1]
. Le texte nous dit plutôt : même s’il s’agissait d’un ennemi, il faudrait… a fortiori si ce n’est pas un ennemi. L’Evangile nous appelle clairement à [bleu] dépasser [/bleu] l’argument de la réciprocité en tant que critère déterminant des réponses que nous pouvons ou devons faire aux demandes qui nous sont adressées par des musulmans.

Par ailleurs le commandement de l’amour du prochain nous renvoie à la question posée à Jésus : [bleu] « Qui est mon prochain ? » [/bleu]. La parabole du Bon Samaritain nous dit que le cercle de ceux que je suis appelé à reconnaître comme mon prochain ne se limite pas à celui qui est mon semblable ou, à fortiori, celui qui pense comme moi. Par un biais particulier, la question de la réciprocité, nous renvoie donc aussi à la question : Qui est mon prochain et, en l’occurrence : [bleu] quelle place suis-je prêt à faire à l’autre. [/bleu]

[vert] Donc, le langage de la réciprocité, comme exigence préalable à la rencontre d’une demande d’un autre, ne peut trouver aucun fondement évangélique. [/vert]

- [bleu marine]Approche à partir du dialogue interculturel et interreligieux -[/bleu marine]

Le dialogue demande vérité. Il suppose qu’on soit capable de s’écouter réellement dans la différence et qu’on puisse aussi toucher les questions difficiles. Dans le dialogue interpersonnel, nombre de musulmans diront bien qu’ils ne sont pas d’accord avec la politique de leur pays d’origine, mais... souvent il y a un silence de la majorité des associations ou institutions musulmanes concernant les droits de l’homme et la liberté religieuse... Mais quand certains s’expriment, les médias en font très peu l’écho. Le ton de reproche ne peut aboutir à rien. Il faut une attitude bienveillante.

Nous, comme Occidentaux et comme chrétiens, nous devons aussi faire la vérité sur notre rapport historique avec les pays musulmans. Trop facilement il y a deux poids, deux mesures. On demande aux travailleurs musulmans ici chez nous ce qu’on ne demande pas aux Occidentaux dans leurs pays là-bas. Une porte d’entrée peut être la [bleu] règle d’or [/bleu], qui s’exprime pratiquement dans toutes les religions :

« Ne fais pas à autrui ce que tu ne souhaites pas qu’il te fasse » [bleu] « Fais à autrui ce que tu souhaites qu’il te fasse » [/bleu] forme positive, qu’on trouve à la fois dans l’Evangile et dans le Coran.

[vert] Que pouvons-nous faire ensemble [/vert], chrétiens et musulmans ici, [vert] pour améliorer la situation des musulmans ici [/vert] et [vert] des chrétiens là-bas ? [/vert]

- [bleu marine]Approche politique - [/bleu marine]

Il y a une universalité des droits de l’homme, même si on peut admettre que dans les formulations il y a la marque de l’esprit occidental.

ARTICLES qui font partie du socle commun non négociable : les articles concernant la [bleu] liberté religieuse [/bleu] :

  • liberté d’adhérer ou ne pas adhérer à la religion de son choix ;
  • liberté de changer de religion ou de la quitter ;
  • liberté d’exprimer publiquement le culte ;
  • rejet de toute discrimination dans les droits civils et politiques en raison de son appartenance religieuse.

Nous ne pouvons pas accepter que la charia soit placée au-dessus des droits civils et politiques fondamentaux.

Un exemple récent : le gouvernement norvégien a refusé l’autorisation de construire une mosquée dans la mesure où celle-ci serait financée par l’Arabie saoudite, en argumentant : « l’approbation serait paradoxale tant que vouloir établir une communauté chrétienne en Arabie saoudite sera considéré comme un crime ».

Nos gouvernements et l’Union européenne dans son ensemble sont trop timides quand il s’agit des intérêts économiques et commerciaux : on a un discours public de défense universelle des droits de l’homme, mais dans la pratique... intérêts industriels et commerciaux !

[vert] Une demande légitime de réciprocité ne sera crédible que si nos politiques sont un peu plus cohérentes. [/vert]

- [bleu marine]Conclusion -[/bleu marine]

L’EVANGILE est à la fois généreux et exigeant : son appel ne s’accommode pas toujours facilement du réalisme politique, qui vise l’efficacité et la demande. Contradiction ? Non sans doute, mais tension certainement. Tension également entre le caractère universel des droits de l’homme et les contingences des situations et du possible. [bleu] La question de la réciprocité [/bleu] se situe [bleu] au cœur de cette tension. [/bleu]

[vert] Ce constat invite à la fois à l’ouverture et à une vigilance. Aussi à éviter la naïveté. [/vert]

[marron]XVXVX[/marron]

- [bleu marine]Liberté religieuse et réciprocité -[/bleu marine]

« Dans les relations entre chrétiens et pratiquants d’autres religions, le principe de réciprocité revêt une grande importance. Il s’agit non pas d’une attitude purement revendicatrice, mais d’une relation fondée sur le respect mutuel et sur la justice dans les traitements juridiques et religieux » « La réciprocité est aussi une attitude du coeur et de l’esprit qui permet de vivre ensemble et en étant partout à parité de droits et de devoirs. Une saine réciprocité stimule chacun à devenir « l’avocat » des droits des minorités là où sa propre communauté religieuse est majoritaire. »

[mauve fonce](Instruction ’Erga migrantes caritas Christi’ du Conseil pontifical, mai 2004)[/mauve fonce]

La demande de l’Eglise exprime plutôt un souhait vibrant. Mais cela ne signifie pas qu’on devrait abdiquer ses responsabilités morales et politiques et céder à la passivité. Le principe reste toujours de protéger le pauvre et le petit qui a besoin d’être défendu.

[mauve fonce](cfr. Benoît XVI aux membres de l’Assemblée générale des Nations unies, 18 avril 2008)[/mauve fonce]

[violet]G.Verbist, mafr.[/violet]
GROUPE RENCONTRE
 

[1L’amour des ennemis

27 Mais je vous dis, à vous qui m’écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, 28 bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous maltraitent. 29 Si quelqu’un te frappe sur une joue, présente-lui aussi l’autre. Si quelqu’un prend ton manteau, ne l’empêche pas de prendre encore ta tunique. 30 Donne à quiconque te demande, et ne réclame pas ton bien à celui qui s’en empare. 31 Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux. 32 Si vous aimez ceux qui vous aiment, quel gré vous en saura-t-on ? Les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment. 33 Si vous faites du bien à ceux qui vous font du bien, quel gré vous en saura-t-on ? Les pécheurs aussi agissent de même. 34 Et si vous prêtez à ceux de qui vous espérez recevoir, quel gré vous en saura-t-on ? Les pécheurs aussi prêtent aux pécheurs, afin de recevoir la pareille.


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