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L A V I G E R I E . be

Le Père Edmond Thiry

lundi 21 janvier 2013 par J.V.
  Dimanche 20 janvier 2013, vers 6 heures du matin, notre confrère
 
Edmond Thiry


s’est éteint doucement. C’était sa troisième hospitalisation en trois semaines. Il avait 87 ans.

Edmond est né le 25 avril 1925, à Saint-Servais, une des communes du grand Namur, dans une famille nombreuse, chrétienne et pratiquante. Son père avait une petite entreprise de matériaux de construction. Après l’école primaire chez les Frères Maristes à Saint-Servais, il fit ses études secondaires au collège des Pères Jésuites, Notre-Dame de la Paix, à Namur. En septembre 1942 il entra à Thy-le-Château, fit le noviciat à Varsenare et la théologie à Heverlee, où il prononça son serment le 28 mars 1948 et fut ordonné prêtre le 18 avril 1949. En 1951 il obtint une régence à l’Ecole normale moyenne Saint-Thomas à Bruxelles. Ses formateurs décrivent Edmond comme une personnalité simple, ouverte et franche, toujours de bonne humeur et prêt à rendre service, plein de vie et d’activité ; un peu genre broussard et pas toujours bien ordonné. Il a une imagination féconde, est bon dessinateur, "un caricaturiste né".

Nommé au Lac Albert (Ituri), il s’envole de Bruxelles avec Sobelair, le 24 septembre 1951. Il est immédiatement nommé directeur de l’Ecole Normale de Vieux-Kilo. Il occupera ce poste pendant 24 ans, donnant lui-même jusqu’à 30 heures de cours/semaine et surveillant les stages de ses élèves jusqu’au plus petit village de la brousse. Il développe progressivement son école à tout point de vue, en extension et en qualité, jusqu’à ce qu’elle devienne l’Institut Pédagogique de Kilo. Le fait de ne pas avoir été en paroisse ne l’a pas empêché de bien apprendre le kiswahili. En 1956 le régional note en passant : "Il s’intéresse à l’ethnologie". En 1963 il publiera d’ailleurs au Musée de Tervuren un premier article sur les Bahema ("sur l’histoire des tribus de l’Ituri et de leurs migrations qui me passionne depuis longtemps"). Son séjour est interrompu par des congés réguliers en Belgique et un départ forcé lors de la rébellion des Simba (décembre 1964 à juin 1965).

En septembre 1975, nous trouvons Edmond comme supérieur à Thy-le-Château. Pas pour longtemps car en août 1976 le voilà nommé régional de l’Ituri, avec résidence à Nyakasanza dans la cité de Bunia. Il fera deux mandats, participera au Conseil Plénier de 1977 et au Chapitre de 1980. Il avait des idées claires et arrêtées sur la mission et le rôle des missionnaires ; il insiste sur la nécessité pour les missionnaires d’étudier l’histoire du peuple au sein duquel ils travaillent. Il ne cachait pas ses opinions et réagissait sur des articles, par exemple dans le Petit Echo. Ses confrères l’appréciaient comme responsable attentif et délicat, mais plutôt lent à prendre certaines décisions.

En juillet 1982, Edmond passe quelques mois comme vicaire à Gety, avant de partir en congé et de faire la session/retraite à Jérusalem. De retour, fin janvier 1984, il est nommé à la paroisse de Badiya, où il peut s’adonner à ses recherches ethnologiques. Il écrit deux fascicules, ébauches de ses publications ultérieures ("Les Hema Banya-ndama du Bas-Shari" et "Les Hema Ba-gombe du Shari"). En janvier 1988, il retourne à Nyakasanza, comme professeur à l’Institut de Sciences Religieuses. Tout son temps libre est consacré à ses recherches scientifiques et des vérifications sur le terrain. En 1996, le Musée royal d’Afrique Centrale publiera son gros ouvrage : "Une introduction à l’ethnohistoire des Hema du Sud, Haut-Zaïre" (321 pages). Il travaillera à l’ISR jusqu’à son retour définitif en Belgique, fin 2004, année de la publication par Tervuren de son étude sur les Hema du Nord, ouvrage moins développé que le premier. Notons encore que son long séjour à l’ISR de Bunia aura, lui aussi, été interrompu par une période de trouble (et d’évacuation) lors de la conquête du pays par l’AFDL de Laurent-Désiré Kabila et des Rwandais.

Fin 2004, Edmond, fatigué et sans doute épuisé par un diabète qui l’accable depuis des années, rentre définitivement en Belgique et s’installe à Namur-La Plante. Il ne désarme pas pour autant. Il lit beaucoup, réagit sur des articles et entretient avec le provincial une correspondance solide portant sur… l’identité missionnaire ! En octobre 2005, il participe à la session des 70+ à Rome. Il écrit un article "Sur la ’spécificité’ missionnaire" et en vue du Chapitre de 2010 il compose en janvier 2009 une réflexion intitulée "Ce qu’est le missionnaire". Son dernier message de réclamation, adressé au rédacteur de Petit Echo, date du 30 mai 2012. Toujours la même verve, la même indignation, le même feu !

En septembre 2012, Edmond fut accueilli à la Maison de Repos et de Soins Sainte-Anne, en face de nos confrères de Salzinnes. Son état ne s’améliorait pas et plusieurs séjours à l’hôpital s’imposèrent. Le dernier transfert aux urgences de Saint-Luc eut lieu dimanche dernier, où il mourut le lendemain.

  L’eucharistie d’adieu aura lieu en l’église Sainte-Croix à Saint-Servais (rue de Gembloux – 5002 ; à environ 700 mètres de la gare de Namur), le mercredi 23 janvier, à 14h00.  

Une collation est prévue. L’inhumation à Varsenare aura lieu le lendemain.

 
Jef Vleugels
 

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