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L A V I G E R I E . be

Le Père Christian (Kiki) Gillain

mercredi 8 février 2017 par Jef Vleugels
  Bruxelles, le 8-02-2017

Jeudi 2 février 2017 vers 20 h 30, en la fête de de la Présentation du Seigneur au Temple, notre confrère
 
Christian (Kiki) Gillain


est décédé à l’hôpital Brugmann, à Schaerbeek, où il avait été hospitalisé après une chute dans sa communauté d’Evere.

Christian, que tout le monde appelait affectueusement Kiki, est né à Anvers le 17 juillet 1927 dans une famille nombreuse et pratiquante. Il commence ses études secondaires au collège St-Xavier à Anvers, les poursuit au collège Léopold III et les termine à Bruxelles, à l’Institut Notre-Dame à Kuregem. Il obtient son diplôme des humanités modernes commerciales. En 1947 il entre chez les Pères Blancs à Thy-le-Château comme vocation tardive. Il y fera trois ans à cause de l’apprentissage du latin. Après le noviciat à Varsenare, il part faire sa théologie à Eastview au Canada. Il y prononce son serment missionnaire le 18 juin 1954 et est ordonné prêtre à Ottawa le 29 janvier 1955. Ses éducateurs sont unanimes : Kiki est un excellent sujet. C’est un grand travailleur, très actif, bouillonnant d’idées, entrepreneur et organisateur. Il est plus pratique que spéculatif. Il dessine fort bien. C’est un homme joyeux, plein d’entrain, jamais découragé, agréable en communauté. Il aime taquiner. Le danger existe qu’il entreprenne trop de choses à la fois.

Le 18 juin 1955, Kiki et Paul Brems prennent le bateau au port de Québec pour rejoindre le Havre en ensuite la Belgique. Il célèbre sa messe de néophyte à la paroisse du Christ-Roi à Anvers. Ce n’est qu’après avoir accompli à l’université de Leuven son devoir national comme ‘cadre de réserve de la Force Publique’ (du Congo belge !) qu’il peut s’envoler le 8 juillet 1956 avec Air France pour l’Uganda où il est nommé.

Il rejoint le diocèse de Rubaga, devient vicaire à la paroisse de Mubende, ensuite à Vumba. En avril 1961 il retourne comme curé à Mubende. Il y est témoin des tensions et des violences qui précèdent l’indépendance du pays en 1962. Dès le début de son apostolat, Kiki est fort soutenu par sa famille qui lance diverses initiatives pour financer ses projets apostoliques. A la demande explicite de l’archevêque Kiwanuka, Kiki prolonge son premier congé en 1963 par une année de cours à Lumen Vitae. Mal lui en prit, car la Province en profite pour le nommer à l’animation missionnaire, malgré les protestations du régional de l’époque, le père Braun, qui refuse de céder « un de ses meilleurs supérieurs » et malgré l’intervention personnelle de l’archevêque. En Belgique, Kiki rayonne d’abord à partir de Namur, ensuite à partir de Thy-le-Château.

Avec des membres de sa famille et des amis, il fonde en 1964 l’asbl « KIKIUGANDA », ‘Société des amis de Christian Gillain des Pères Blancs, Missionnaires d’Afriques’, qui financera plusieurs de ses projets durant toute sa vie active : écoles primaires à Mubende, dispensaire, collège et menuiserie à Nazigo, 200 vélos pour les catéchistes et animateurs des communautés ailleurs…

En Belgique, le père Plessers, provincial, fait l’éloge de son nouveau propagandiste : « Jeune, emballant… ; abat beaucoup de travail, est toujours en route… Très actif auprès d’une troupe scoute à Anvers, les Fraternités de Bourgogne, des groupes de foyers. Bon prédicateur de retraites ». Il termine son service en Province par une deuxième année à Lumen Vitae.

En février 1969, le voilà de retour en Uganda. Après un court passage à Nazigo, il devient curé à Nakasongola et en janvier 1970 à Nazigo. Il y restera jusqu’en juillet 1975. Il écrit à son ami Georges Eeckhout, vice-provincial en Belgique : « Ici tout va bien : physiquement je suis à bout ; financièrement, je suis à plat…, mais à part ça, tout va très bien Madame la marquise ! La paroisse avance. Toute cette année est consacrée aux leaders. Et cela marche ! Partout il y a maintenant des petites communautés de base… Je passe des heures, chaque fois, à expliquer…  »

Début juillet 1975, Kiki est nommé directeur du St. Matia Mulumba Catechetical Centre de Mityana. Idi Amin règne sur le pays… Kiki s’adonne à son boulot. « C’est passionnant comme travail et j’y mets tout mon cœur », écrit-il. Il conçoit l’idée d’offrir un solide vélo à chaque catéchiste : « J’en cherche 1000 et rien que mille ». Il y parviendra, grâce à ses amis d’Anvers… En septembre 1978, il est élu conseiller régional ; il fera deux termes. Fin 1979 il passe son congé en Belgique et prend un temps sabbatique : l’Arbresle et Jérusalem. A son retour en Uganda il devient curé à Kisubu, jusqu’en novembre 1985. Après un congé bien mérité, il est envoyé à Matia Mulumba, une paroisse dans le Old Kampala, nommée d’après un des plus célèbres martyrs de l’Uganda, qui fut tué à cet endroit. Kiki continue à résider à Lourdel House, d’où il rejoint chaque jour la ville. En 1986 il est délégué au Chapitre.

Début 1987 il est nommé régional et s’installe donc à Lourdel House. La région comptait alors 102 confrères. Ce qui frappe le plus, c’est son attention aux personnes, sa grande disponibilité et sa simplicité. Homme de relation, il installe ‘la phonie’ à Lourdel House, sous le vocable de ‘Simeo Calling’, lui permettant de garder le contact avec les postes éloignés. Sa priorité était sans conteste l’approfondissement de la vie communautaire, mais aussi l’animation vocationnelle… Sous son administration la procédure en vue de la béatification du père Lourdel fut lancée (1987), ‘Interservice’ fut transféré à Lourdel House, le Charismatic Renewal Centre vit le jour, le Haring Youth Centre fut solennellement béni… Il participe au Chapitre de 1992. Kiki terminera son deuxième mandat de régional fin juin 1993. Son successeur écrit dans le Flash : « Our contacts with you were always for us occasions of joy, light, warmth. Your administration will remain for all of us a happy memory.”

Après son congé, Kiki retourne en avril 1994 comme vicaire à Old Kampala. Il est une fois de plus élu membre du Conseil. Sa dernière nomination l’envoie de nouveau en brousse, à la paroisse de Kasambya, dans le diocèse de Kiyinda, qu’il rejoint en janvier 2002. En octobre 2007, les Pères Blancs transmettent la paroisse au clergé diocésain. Compte tenu de son état de santé, Kiki accepte son retour définitif en Belgique.

Le 8 octobre 2007, il s’installe à la rue de Linthout, mais rejoint en avril 2008 le home Saint-Joseph à Evere. Il y est heureux et épanoui, toujours de bonne humeur et blagueur, bien que sa mémoire lui fausse compagnie de plus en plus. L’Uganda revient sans cesse dans ses conversations et ces dernières témoignent souvent de sa profonde vénération pour les martyrs baganda. Il est resté fidèle à son adage : « Keep smiling et faites votre devoir comme si de rien n’était ». Jusqu’à sa chute malencontreuse… qui l’a précipité dans les bras de son Seigneur.

  La liturgie d’adieu aura lieu le mercredi 8 février, à 10 h 15, en la chapelle du Home Saint-Joseph, rue de la Marne 89 à 1140 Evere.
Les confrères apportent aube et étole blanche.
 

Une collation sera offerte à Toots taverne, rue F. Van Asschestraat, tout près de la Place de la Paix.

 
Jef Vleugels