Le Migrant
Quelle est votre vision sur le Migrant ?
Que pensez vous de lui ? Comment le voyez-vous ?
Je vous en partage ma vision par ce petit poème :
On l’appelle aussi : Le Clandestin, Le Sans-papier, L’Etranger… selon les cas.
Comme vous et moi,
Épris de noblesse
Et de bonne foi.
Il se bat pour réussir,
Et s’épanouir
Quoi de plus normal !
Être courageux
Peur de rien
Ni délinquant ni bandit
Il y va de son chemin
« Mon pays me déçoit,
La corruption y va de soi
L’immobilisme religieux m’étouffe
Il faut que je sorte de là.
Rien de rien n’avance
Tout recule
Je n’en peux plus,
C’est la décadence !
Tout cela m’amène
Au désespoir
Et je me dis :
Plutôt déguerpir
Que de rester
Dans ce foutu mouroir ».
Rien à perdre
Tout à gagner
Tentons la chance
D’autres sont arrivés.
Adieu les miens !
Je me confie
Corps et âme
À la grâce de Dieu.
.
Ni faim ni froid ne l’arrêtent
Le dénuement et la mort le guettent.
Victime des tromperies
Il brave l’insécurité.
Attiré par les lumières scintillantes
Et les paradis imaginaires
Il poursuit son chemin
Tant bien que mal.
Ils sont milliers,
Des centaines de milliers
De tous les continents.
Rêves brisés,
Noyés dans les eaux
Ou ensevelis dans les sables,
L’aventure a virevolté.
Attrapés par des gardes
Sur des côtes de l’Occident
Renvoyés par les airs
Ils rentrent bredouilles au clan.
Mon frère, ma sœur,
J’entrevois ton cœur généreux
Tu l’as mise haute la barre :
Tu veux vivre ta vérité
En toute liberté.
Il n’y a pas de miracles
Accepte humblement ton sort :
Le travail chez toi te rendra libre
Et te délivrera de la mort.
Tu nous dévoiles nos sociétés malades
Et nous rappelles
Que le monde entier est notre village.
« J’étais étranger,
Et vous m’avez accueilli »
Voilà ce qui est bien dit.
Ça pourrait devenir le Paradis !
Yves Pauwels
Bamako, Mai 2009
Yves Pauwels
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