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DIALOGUE & RENCONTRE - Décembre 2017 –

lundi 4 décembre 2017 par G.Verbist, mafr.

[marron]« Le djihad plutôt qu’une religion molle »[/marron]

Par Olivier Roy, spécialiste de l’islam
 

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Qui sont les jeunes qui partent faire le djihad aujourd’hui ? La question se pose depuis les premiers départs, en 1985 puis en 1997. La question est d’autant plus importante aujourd’hui avec le djihad global qui dure maintenant depuis un certain temps. Avec Daesh, il est vrai qu’on a assisté à une augmentation du nombre de candidats. Et cela ne va pas s’arrêter par le simple fait que l’organisation terroriste perd du terrain.

Les gens originaires du Maroc sont surreprésentés dans le djihad par rapport aux Occidentaux. La question se pose plutôt pour les Tunisiens. Ce qu’on remarque à leur propos, c’est qu’ils ont beaucoup de points communs avec ceux qui agissent en France. Ils se font sauter ou tuer par la police et ont le même rapport générationnel. La question de la restitution des corps est aussi la même : en Tunisie comme en France, les familles sont très réticentes à l’idée de récupérer le corps des terroristes.

Ceux qui se radicalisent aujourd’hui n’attendent pas qu’un moment favorable se présente pour agir. La baisse de la moyenne d’âge est interpellant. Je dirais qu’elle peut, soit, accentuer le problème, soit avoir un côté feu de paille. Plus on est jeune, plus on est susceptible de changer d’idées. Quoi qu’il en soit, ces jeunes sont tous en rupture avec la religion de leurs parents qui n’est pas vraiment un islam traditionnel et qui s’exprime à travers des codes culturels occidentaux. Ce sur quoi Daesh va justement jouer pour les convaincre… Ces jeunes veulent du vrai, pas une religion molle.

Il faut aussi bien faire la différence entre la religion pure et la radicalisation politique. On a le droit d’être religieux conservateur dans nos sociétés libérales. La sécularisation est un acquis de nos sociétés occidentales mais on peut être radicalement croyant. Le problème, c’est que nos sociétés ne veulent pas voir ça. On ne veut pas que la religion soit visible dans l’espace public. Un travailleur qui prie à l’aéroport de Zaventem va très vite avoir des problèmes avec sa carte de sécurité. Il faut prendre la religion pour ce qu’elle est et ne pas la noyer dans une culture laïque séculaire dominante.

(Le Soir. 24.10.17)
 

[marron]Les caractéristiques de l’islam wahhabite[/marron]

« A-t-on le droit de … ? » « Est-il halâl ou harâm ? » « Quels rapports avec les non-musulmans ? » Voilà les caractéristiques de l’islam wahhabite, ce courant rigoriste de plus en plus répandu.

« Si le point de départ reste ‘je représente la voix de Dieu sur terre, j’appartiens à la religion vraie et je dois la répandre par tous les moyens ‘, alors oui, nous courons à la catastrophe. Mais si je considère que ma religion m’appelle d’abord à défendre la dignité humaine, la miséricorde, la solidarité et à construire un monde meilleur, alors vivre ensemble avec nos différences devient possible ».

(d’après Nayla Tabbara, musulmane libanaise)
 

[marron]Evangélisme[/marron]
« C’est le mode ordinaire du protestantisme aujourd’hui »

Quatre facteurs peuvent être évoqués :

  1. Une spiritualité de l’épanouissement. Un dieu qui fait du bien, qui guérit, etc. L’amélioration qui procure la foi se ressent directement dans la vie quotidienne. Un culte avec beaucoup de décontraction, de chants, de participation.
  2. L’offre normative. Des repères moraux, assez proche de l’Eglise catholique romaine (concernant la sexualité, la famille).
  3. Le capital social est important. Il y a une prise en charge très concrète de la souffrance des gens.
  4. La régulation, la légitimité est fournie par l’église locale (pas d’évêque, pas de prêtres).

« Le protestantisme réformé est désormais marginalisé partout. On a longtemps voulu faire des évangéliques un sous-courant, un peu obscur. Or, c’est aujourd’hui le mode ordinaire du protestantisme ». Sébastien Fath.

(Le Soir. 30.10.17)
 

[marron]Organisation du protestantisme en Belgique[/marron]

Conseil administratif du culte protestant et évangélique.
Interlocuteur officiel de l’Etat, responsable du temporal du culte.

Concrètement il y a :

  • [bleu marine]L’Eglise protestante unie de Belgique[/bleu marine] (branche historique) :
    200 paroisses, 116 postes de pasteurs financés par les pouvoirs publics.

    Eglises partenaires :

    • Armée du Salut ;
    • Eglise adventiste ; Eglise évangélique luthérienne ;
    • Eglise méthodiste libre en Belgique.

          Cet ensemble représente 100.000 fidèles.

  • [bleu marine]Le Synode fédéral des églises protestantes et évangéliques de Belgique[/bleu marine] (Branche évangélique)
    18 groupements d’églises, 550 paroisses, 24 postes de pasteurs financés par les pouvoirs publics.
    Il existe d’autres églises évangéliques non rattachées au Synode fédéral.
    Cet ensemble représente 200.000 à 250.000 fidèles.
    (Le Soir. 30.10.17)
     

[marron]Les pionniers de la rencontre interreligieuse[/marron]

Les pionniers de la rencontre interreligieuse ont commencé par demander l’hospitalité, comme le Christ l’avait proposé aux disciples qu’il envoyait en mission.

Seulement, les pionniers d’aujourd’hui ont « demandé cette hospitalité à des croyants des autres religions. Ils ont accepté d’entrer et de demeurer dans leurs maisons, mais aussi dans leurs maisons sacrées, leurs temples et mosquées et, plus intérieurement encore, dans leurs demeures spirituelles, leurs traditions religieuses, leurs rites et leurs livres sacrés, leurs prières » nous dit, le Père de Béthune (moine bénédictin).

Dès avant le Concile Vatican II, des pionniers se sont engagés avec confiance et audace dans une rencontre interreligieuse au niveau de leur expérience spirituelle. A cause même de leur engagement à la suite du Christ, ils ont ainsi ouvert de nouvelles perspectives spirituelles et théologiques.

Il y a Louis Massignon, célèbre islamologue et ami de Charles de Foucauld.

Il y a le Père Henri Le Saux, moine bénédictin, qui s’est totalement immergé dans l’univers hindou, aux Indes.

Ces pionniers ont pu effectuer leur exode avec discernement grâce à leur engagement spirituel humble et fidèle.

(C.Herinckx, Dimanche 12.11.1 7)
 

[bleu marine]Mgr. André Vingt-Trois [/bleu marine] a fini son mandat d’archevêque de Paris.
Et de conclure, par cette mise en garde sévère :
Est-ce que nous ne passons pas du christianisme du peuple au christianisme des individus très soigneusement étiquetés, mesurés, vérifiés ? Mais si peu nombreux ! Cette Église ne risque-t-elle pas de devenir une Église des purs ?
Une Église qui à force de se polariser sur quelques individus en oublierait le peuple ?

(I.d.G. – La Croix)
 

[bleu marine]Arabie Saoudite – [/bleu marine] Bientôt un Centre pour le dialogue interreligieux ? Ce serait une première historique dans ce pays. Ce Centre pourrait être accueilli sur le site d’une église chrétienne vieille de 900 ans qui vient d’être découverte récemment et qui serait totalement restaurée dans ce but.
Est-ce le fruit de la visite du cardinal libanais Raï récemment en Arabie saoudite ?

(Dimanche. 26.11.17)
 

[bleu marine]Myanmar [/bleu marine] (Birmanie)[bleu marine] - Le pape François mise sur les religions pour apporter la paix.
[/bleu marine]
Lors de sa visite dans ce pays le pape a reçu en privé à la résidence du cardinal Charles Bo 17 chefs religieux : des bouddhistes, des musulmans du Centre islamique, un hindou, un catholique (de l’ethnie kachin), un membre du Conseil des Églises, un anglican, un baptiste et un juif.
« Nous devons comprendre la richesse de nos différences ethniques, religieuses, populaires, pour créer un dialogue » a-t-il dit. « Mais pour cela, il faut la paix ».
En Birmanie, les bouddhistes constituent 88% de la population, les chrétiens 6 % (dont 1,2% de catholiques), les musulmans 4% et les animistes 0,8 %.

(Cathobel 28.11.17)
 

[bleu marine]Bangladesh - [/bleu marine] L’islam est religion d’Etat depuis 1988. Musulmans 87 %.
Les catholiques sont 0,24 % (300 000). L’Eglise catholique se distingue par son implication dans les domaines éducatifs, médicaux, sanitaires, juridiques, en prenant la défense des droits, notamment fonciers, des aborigènes.
Lors de la deuxième journée du pape François au Bangladesh, le 1er décembre, il y a eu une rencontre œcuménique et interreligieuse. Dans les jardins de l’archevêché de Dacca, il a déclaré que dans ce pays où le droit à la liberté religieuse est reconnu comme un principe fondamental, cet engagement doit constituer « un appel respectueux mais ferme à qui cherchera à fomenter des divisions, de la haine et de la violence au nom de la religion ».

« L’ouverture du cœur », a-t-il insisté, est la condition pour une culture de la rencontre. Une porte qui permet d’entreprendre un dialogue de vie, une échelle qui rejoint l’Absolu, un chemin qui conduit à la recherche de la bonté, de la justice et de la solidarité.

(Cathobel. 1.12.17)
 

[marron]LIVRE : [/marron]

  Comment réagir face à une personne radicalisée
par Laura Passoni et Hicham Abdel Gawad
Edit. La Boîte à Pandore, Paris 2017.

Voir présentation du livre

Un très joyeux NOËL 2017 !
  G.Verbist, mafr.

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